Quand la technologie aérospatiale s’invite dans nos voitures, nos maisons ou nos hôpitaux
Il arrive encore que certaines personnes doutent sur l’utilité de la conquête spatiale. Ce serait selon certains une perte de temps et d’argent, car il y a des choses plus urgentes comme le réchauffement climatique ou encore la crise économique.
Quel dommage ! Car de nombreuses choses présentes dans notre quotidien découlent de la conquête spatiale, même conquête qui apporte parfois des solutions innovantes pour répondre à des problématiques majeures comme les énergies renouvelables ou la sécurité publique. Ce sont près de 1600 technologies qui seraient passées du monde de l’aérospatial à d’autres domaines dont nous profitons ici, sur Terre. Mais lesquelles au juste ? Voici quelques exemples connus:
Les panneaux solaires. Qui doute encore de leur utilité alors que nous parlons de bientôt paver les routes avec ? À l’origine, les panneaux solaires que nous connaissons sont apparus pour fournir une source d’électricité durable aux satellites envoyés dans l’espace. Cherchant à développer sans cesse une technologie plus fiable et à la durée de vie étendue, les coûts de fabrications se sont progressivement réduits et ont permis un usage terrestre des panneaux dès les années 70.
Le GPS. Nous sommes nombreux maintenant à nous servir d’un GPS: quand on est perdu en ville, notre smartphone peut nous aider à retrouver le chemin grâce au GPS. Quand on est en voiture, cela évite de sortir les immenses cartes routières et nous permet de savoir en temps réel où nous sommes. Bref, le GPS (de l’anglais Global Positioning System) qui nous permet tant de nous orienter vient tout simplement de la batterie de satellites placés en orbites et sans lesquels il serait moins aisé de s’orienter. Mais pas impossible, n’exagérons rien.
Les télécommunications. Là aussi, pas de surprise: sans satellite, inutile de chercher à discuter avec votre ami par SMS ou en l’appelant via votre portable. Certains n’auraient d’ailleurs pas la possibilité de capter certaines chaînes de télévision ou d’autres n’auraient tout simplement pas accès à Internet.
La météorologie. C’est là l’un des plus vieux domaines d’études de l’aérospatial, la NASA envoyant en 1959 le satellite Vanguard 2, premier satellite météorologique de l’histoire. Si nous ironisons volontiers sur le manque de fiabilité de la météo à la télévision, il n’en demeure pas moins que ces satellites permettent de prédire la météo avec suffisamment de précision pour éviter régulièrement des drames. Sans eux, lorsque la saison des ouragans arrive sur la côte Sud-Est des USA, il serait bien plus difficile d’organiser les secours. Certains peuvent même mesurer les conditions qui seraient propices à l’apparition d’insectes nuisibles, d’épidémies ou des départs d’incendies dans des régions sensibles. Un outil précieux face au réchauffement climatique !
Après avoir rappelé quelques retombées technologiques évidentes, il faut mentionner celles que nous suspectons le moins. Elles sont nombreuses et parfois assez étonnantes.
Les airbags. Ce coussin d’air sortant de votre volant alors que vous venez de percuter la voiture d’en face est bel et bien une invention de la conquête spatiale ! Ces premiers coussins furent conçus par le programme spatial soviétique, afin d’amortir la chute pour que les sondes spatiales puissent atterrir sans danger.
Les pompes à insulines. Pour les diabétiques, la conquête spatiale a apporté une réponse médicale qui n’est certes pas une panacée mais apporte un mieux non-négligeable. On doit la conception des pompes à insulines grâce aux pompes à carburant des sondes du programme Viking, initié par la NASA pour explorer la surface de Mars.
Les sièges de voiture. Et oui ! Il s’avère que depuis peu, les sièges de voiture sont de plus en plus élaborés selon les critères définis par la NASA. Nommée NBP pour Neutral Body Posture, cette norme cherche à associer une position à la fois confortable et sûre pour les astronautes dans leurs voyages dans les navettes et fusées. Depuis 2013, cette norme est notamment étudiée et appliquée pour les voitures de la marque Nissan.
Les outils sans fil. Rien n’est plus pratique qu’un tournevis électrique sans fil quand il n’y a pas de prises électriques dans les environs. On doit cette avancée à la société Black & Decker qui devait concevoir sur demande de la NASA une perceuse électrique disposant de suffisamment de puissance tout en consommant le moins d’énergie pour percer le sol lunaire. Désormais, beaucoup de bricoleurs disposent de perceuses et de visseuses électriques sans fil dans leur garage.
La couverture de survie. Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi les satellites sont aussi voyants, avec leurs reflets dorés ? Non, ce n’est pas pour des raisons esthétiques. Il s’agit d’une surface à la fois réfléchissante et isolante permettant aux satellites d’être maintenus à une température constante. Or ce matériau qu’est le mylar et qui enrobe les satellites est le même utilisé pour concevoir les couvertures de survie. Utilisable aussi bien dans un environnement fortement ensoleillé que dans une fraîche nuit d’hiver.
L’IRM. L’imagerie par résonance magnétique doit ses origines au programme Apollo. Initialement, les chercheurs de la NASA souhaitaient développer un moyen pour mieux photographier la surface lunaire afin de préparer les futurs alunissages. Le procédé sera sans cesse perfectionné et atteindra suffisamment d’efficacité pour devenir dans les années 70 un puissant outil pour observer l’intérieur du corps humain, notamment pour détecter la présence de cancers.
Avec de telles technologies, pas de doute possible: la conquête spatiale s’est invitée de différentes manières dans nos vies. Que ce soit l’informatique, la médecine, la sécurité publique, les transports, l’alimentaire ou l’énergie, de nombreux secteurs bénéficient des retombées de la recherche spatiale. Alors, convaincus ?
Crédit photo principale : Wikimedia – NASA