Incolore, inodore, silencieux, renouvelable, propre, sans risques… Les qualificatifs s’enchaînent pour l’hydrogène naturel. Cette ressource est considérée aujourd’hui comme le nouveau Graal pour la transition énergétique.
Il y a encore quarante ans, les scientifiques n’envisageaient pas son existence sur Terre. Aujourd’hui, l’hydrogène naturel est devenu le parfait candidat pour la transition énergétique. On dit de ce gaz qu’il est totalement vertueux.
L’hydrogène existe en abondance sur les continents
L’hydrogène naturel n’a réellement suscité l’intérêt du public qu’au début des années 2010, grâce aux importants travaux des géologues français Alain Prinzhofer et Éric Deville de l’Institut français du pétrole et des énergies nouvelles (Ifpen). Leur ouvrage Hydrogène naturel : la prochaine révolution énergétique a fait tilt dans la tête des chercheurs et industriels du monde entier. Ce livre fait part de la découverte d’importantes quantités d’hydrogène naturel dans certaines régions du monde comme la Russie, alors qu’on pensait jusqu’alors que ce gaz n’existait que dans l’océan, à des profondeurs presque inaccessibles. Plusieurs autres « gisements » seront découverts aux États-Unis et au Mali notamment.
L’exemple malien à suivre
Contrairement à l’hydrogène manufacturé, dont la production est totalement désastreuse pour l’environnement, l’hydrogène naturel serait entièrement vertueux. Son exploitation ne rejetterait aucun gaz à effet de serre et il n’en ressortirait que de l’eau pure ! Au Mali, un entrepreneur du nom d’Aliou Boubacar Diallo a décidé d’investir il y a une dizaine d’années dans cette nouvelle ressource. Sa société d’exploration Petroma Inc a foré 25 puits à Bourakébougou. Depuis 2011, elle exploite même une unité pilote qui transforme l’hydrogène naturel en électricité propre pour les habitants de ce village.
En juin dernier, fort du succès de la phase d’exploration, Aliou Boubacar Diallo a lancé l’exploitation industrielle de l’hydrogène naturel. Il ambitionne produire de l’électricité en grande quantité pour résoudre le déficit énergétique de son pays et participer à son industrialisation.
Encore des verrous à sauter
L’exemple malien devrait inspirer les industriels et décideurs qui demeurent encore très réservés. La plus part d’entre eux évoquent le besoin de connaissances plus poussées sur l’hydrogène naturel. La communauté scientifique veut cerner plus exactement son mode de génération et de fonctionnement. De nombreux travaux sont en cours, notamment à l’Ifpen, pour lever ces derniers verrous.
Si l’hydrogène naturel peine encore à mettre tout le monde d’accord, cela est peut-être aussi dû à un manque de volonté politique et surtout à l’influence de puissants lobbies du pétrole. L’émergence de cette ressource vertueuse n’étant pas forcément un bon signe pour eux.