Les mangas, ces « bandes dessinées japonaises », sont un phénomène de société qui a désormais envahi le monde entier. Pourtant, la France continue à être l’un des pays où ces dessins sont le plus appréciés, après le Japon bien entendu.
Pourquoi un tel succès ?
D’où vient l’histoire d’amour entre la France et les mangas ?
Voici quelques éléments de réponse.
La BD, un art apprécié en France
Du Journal de Spirou à Pif Gadget, en passant par Mickey Parade ou Fluide Glacial, le public français (et belge) a depuis des décennies montré une affection certaine pour le neuvième art, et c’est à tous les âges.
Les personnages d’Astérix, Tintin, Lucky Luke, Michel Vaillant, Gaston Lagaffe… font partie de la culture française, et des artistes comme Uderzo, Goscinny, Hergé, Franquin sont admirés depuis de nombreuses années.
Alors que dans de nombreux pays la BD est pendant longtemps restée un art mineur, que n’appréciaient ni le grand public ni les critiques, Belges et Français se sont tout de suite passionnés pour cette forme d’expression. Dans de telles conditions, il n’est pas étonnant que les mangas aient suscité l’intérêt dès la fin des années 70.
L’importance du Club Dorothée
De 1987 à 1997, nous avons été des millions à suivre Dorothée, Ariane, Jacky, Pat et Corbier (même si nous ne l’admettions pas forcément !)
Le Club Dorothée a marqué une génération, et a popularisé les mangas. Doit-on vous en citer quelques-uns pour vous rafraichir la mémoire ?
- Dragon Ball, et Dragon Ball Z
- Olive et Tom
- Les Chevaliers du Zodiaque
- Sailor Moon
- Nicky Larson
- Goldorak
- Ranma ½
- Ken, survivant de l’enfer
- Cobra
- Jeanne et Serge
- …
Ils étaient parfois considérés comme violents (Ken, qui faisait littéralement exploser ses adversaires), trop ouvertement sexuels (Nicky Larson, et son obsession pour les sous-vêtements féminins) ou totalement irréalistes (Olive et Tom, et les terrains de foot de plusieurs dizaines de kilomètres), mais petits et grands en raffolaient.
Les mangas, leurs dessins si spécifiques et leurs mondes inoubliables s’installaient en France, et leur présence ne ferait que s’amplifier.
Une version française qui a tout changé
Les premiers mangas apparus dans les libraires françaises étaient encore en Japonais, ce qui limitait considérablement le nombre de Français pouvant les lire. Heureusement, de grands éditeurs comme Glénat ont vite compris que des séries comme Dragon Ball ou One Piece avaient tout pour séduire le public francophone, et les versions françaises ont vite envahi les rayons.
Le succès est immédiat, et il continue à croître de manière exponentielle.
Les nouvelles technologies permettent aujourd’hui à de nombreux amateurs de manga de faire découvrir quelques perles rares à leurs compatriotes. En effet, un simple logiciel permet de convertir un PDF en Word. De là, il est assez simple d’utiliser Google Translate ou DeepL Traducteur pour créer une version française.
Le public francophone peut donc lire les nouveaux mangas japonais quelques semaines seulement après leur parution !
Si vous souhaitez utiliser une image de manga comme arrière-plan c’est aussi possible. Sur un smartphone, allez dans la Galerie, sélectionnez l’image que vous souhaitez utiliser, et sélectionnez « Définir en fond d’écran ». Si votre manga est actuellement au format PDF, vous devez d’abord convertir votre PDF au format JPG. Il existe de nombreux outils qui vous permettent de facilement changer un PDF en JPG.
Les mangas s’adressent à un large public
La BD, c’est pour les enfants ? Cette vision très européenne (et dans une moindre mesure, américaine) du neuvième art ne s’applique pas du tout aux mangas !
En effet, si les mangas sont effectivement destinés à un public de 7 à 77 ans, ce ne sont pas les mêmes livres. En général, on distingue 6 genres de mangas, en fonction de l’âge :
- Kodomo, pour un public jeune à très jeune
- Shonen, pour les adolescents
- Shojo, pour les adolescentes
- Seinen, pour les jeunes hommes
- Josei, pour les jeunes femmes
- Seijin, réservé à un public averti
Il s’agit d’ailleurs probablement de l’argument principal pour expliquer le succès incroyable des mangas. Alors que la BD franco-belge s’adresse surtout aux enfants (ou aux adultes nostalgiques de leur enfance), que les Comics américains font surtout dans le super héros, le manga japonais traite tous les sujets, et s’adresse à tous les publics.
Une esthétique marquée
Autant les mangas abordent des sujets variés et racontent des histoires totalement différentes, autant les codes visuels qui régissent cet art sont immuables. Et surtout, parfaitement reconnaissables.
Il s’agit bien évidemment des grands yeux prenant la moitié du visage que l’on retrouve dans tous les personnages, mais aussi de plusieurs codes graphiques qui ne sautent pas forcément aux yeux au premier abord, mais définissent le style :
- La goutte de sueur qui exprime la tension
- Les traits d’ombrage sur les joues, pour indiquer l’embarras
- Les lignes verticales barrant le visage d’un personnage honteux
Un autre code graphique du manga qui a sans aucun doute facilité son introduction en France est « l’occidentalisation à outrance » des personnages. Sans rentrer dans les débats interminables sur le sujet, force est de constater que les traits caucasiens sont majoritaires parmi les personnages de manga.
Quoiqu’il en soit, tout cela donne envie de filer à la librairie la plus proche pour acheter le dernier One Piece, ou de relire avec plaisir sa collection de Dragon Ball Z !
Ça vous a plu ? 4.5/5 (23)