Réduction des coûts : l’alternative chinoise au tungstène
Le tungstène, souvent choisi pour ses propriétés de résistance aux températures extrêmes, est habituellement le matériau de prédilection pour les missiles hypersoniques, qui atteignent des vitesses générant des températures supérieures à 3 000 °C. Cependant, bien que la Chine domine le marché de ce métal précieux, sa rareté et son coût élevé ont poussé les ingénieurs chinois à explorer d’autres options.
Sous la direction du professeur Huang Fenglei de l’Institut de Technologie de Pékin, les chercheurs ont élaboré un concept de missile dont le cône de nez est en acier inoxydable, un matériau abondant et bien plus abordable. Cette innovation serait possible grâce à un système de protection thermique inédit, combinant une couche de céramique résistante aux températures extrêmes et une couche d’aérogel isolant pour limiter l’impact de la chaleur sur la structure en acier.
Un missile hypersonique capable d’atteindre Mach 8
Ce nouveau design permettrait au missile de supporter les contraintes extrêmes rencontrées lors de vols hypersoniques, notamment à des vitesses allant jusqu’à Mach 8. Selon les chercheurs, cette structure en acier inoxydable combinée au revêtement en céramique et à l’isolant thermique en aérogel permettrait au missile de résister à des températures dépassant 3 000 °C, ce qui pourrait renforcer les capacités opérationnelles de l’armée chinoise tout en rendant ce type de missile plus économique à produire.
Le rôle de Huang Fenglei dans les recherches militaires
Le professeur Huang Fenglei n’est pas un inconnu dans le domaine de la défense en Chine. Conseiller technique auprès de la Commission Militaire Centrale et chef adjoint d’une unité technique au Département de Développement des Équipements de l’Armée Populaire de Libération (APL), Huang joue un rôle central dans les projets militaires les plus confidentiels de la Chine.
Ce développement, rapporté par le South China Morning Post, illustre les ambitions croissantes de la Chine dans le secteur militaire, et plus spécifiquement dans la technologie des missiles hypersoniques. La possible adoption de l’acier inoxydable pour des applications aussi extrêmes représente une avancée audacieuse, qui pourrait bien changer la donne dans ce domaine stratégique.