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Le monde du gaming est en ébullition avec la sortie imminente d’un nouvel opus de la célèbre série Assassin’s Creed. Ubisoft, le géant français du jeu vidéo, fait face à une polémique majeure au Japon en raison de son dernier titre, Assassin’s Creed Shadows. Situé dans le Japon féodal du XVe et XVIe siècles, ce jeu promet une plongée dans la période Sengoku, marquée par des guerres incessantes et une lutte de pouvoir entre seigneurs féodaux. Cependant, des erreurs historiques et la représentation controversée de sites sacrés ont suscité une vive réaction de la part des fans et des experts culturels.
Critique de la représentation historique
Au cœur de cette controverse se trouve la représentation de Yasuke, un personnage historique énigmatique considéré comme le premier samouraï noir. Yasuke est arrivé au Japon vers 1580 avec des missionnaires portugais et a servi sous Oda Nobunaga, un daimyo puissant de l’époque. Cependant, les preuves documentées de son statut de samouraï sont rares. Les critiques estiment que le dépeindre comme un guerrier central dans l’histoire du Japon est une exagération qui déforme la réalité historique. Beaucoup s’inquiètent de la décision d’Ubisoft de faire d’un étranger un personnage central dans un récit basé sur le passé japonais.
Cette prise de liberté avec les faits historiques soulève des questions sur la responsabilité des créateurs de jeux vidéo lorsqu’ils utilisent des événements et des personnages réels pour divertir. Jusqu’où peut-on aller dans la fiction sans trahir l’histoire ? C’est une question qui divise les passionnés d’histoire et les amateurs de jeux vidéo. Pour certains, cette représentation offre une nouvelle perspective sur l’histoire japonaise, tandis que pour d’autres, elle s’apparente à une réécriture irrespectueuse.
Les représentations de sanctuaires shintoïstes suscitent l’indignation
En plus des inexactitudes historiques, Assassin’s Creed Shadows est critiqué pour sa représentation des sites religieux japonais. Dans une séquence, Yasuke pénètre dans le sanctuaire Itatehyouzu, un lieu shintoïste vénéré de la ville de Himeji, et détruit son autel. Cette scène a provoqué l’indignation des groupes religieux et culturels qui y voient un manque de respect envers le patrimoine japonais.
Les réseaux sociaux ont été inondés de critiques envers Ubisoft, certains utilisateurs exprimant leur colère face à de telles représentations. Un commentaire poignant résumait le sentiment général : « Si vous comptez tirer profit de l’histoire du Japon, respectez-la au moins. » Ce débat met en lumière les défis auxquels sont confrontés les développeurs de jeux lorsqu’ils intègrent des éléments culturels et religieux dans leurs récits. Comment concilier créativité et respect des traditions ? C’est une question cruciale pour l’industrie du jeu vidéo, qui doit naviguer entre innovation et respect des sensibilités culturelles.
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Impact sur la perception culturelle
La controverse autour d’Assassin’s Creed Shadows soulève également des questions sur la perception culturelle et l’appropriation dans les médias. En choisissant de mettre en avant un personnage étranger dans un contexte aussi emblématique que l’histoire féodale japonaise, Ubisoft a sans doute voulu proposer une perspective unique. Cependant, ce choix a suscité des interrogations sur la manière dont les cultures sont représentées dans les jeux vidéo.
Les jeux vidéo ont un pouvoir immense pour façonner la perception culturelle, en particulier lorsqu’ils sont basés sur des événements historiques. La responsabilité des développeurs est d’autant plus grande qu’ils influencent la manière dont les joueurs perçoivent certaines cultures et périodes historiques. Dans le cas d’Assassin’s Creed Shadows, la décision de mettre en avant Yasuke pourrait être perçue comme une opportunité de célébrer la diversité, mais elle pourrait également être vue comme une réécriture inappropriée de l’histoire japonaise.
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Réaction d’Ubisoft
Face à la polémique, Ubisoft a réagi en déclarant que leur intention était de créer une expérience ludique enrichissante tout en respectant le plus possible les faits historiques. L’entreprise reconnaît que certains éléments du jeu sont fictifs et justifie ses choix en invoquant la nécessité de dramatiser pour le divertissement. Cependant, cette déclaration n’a pas apaisé tous les critiques, certains estimant que Ubisoft aurait pu mieux prendre en compte les sensibilités culturelles.
En outre, Ubisoft a annoncé son engagement à améliorer la précision historique dans ses futurs projets. Cette situation met en avant la nécessité pour les studios de jeux vidéo de collaborer étroitement avec des historiens et des experts culturels afin d’éviter de telles controverses. Comment les jeux vidéo peuvent-ils évoluer pour offrir des récits à la fois captivants et respectueux ? C’est une réflexion importante pour l’avenir de l’industrie.
À l’aube de sa sortie, Assassin’s Creed Shadows est déjà un sujet brûlant de discussion. La polémique soulevée par ses représentations historiques et culturelles ouvre un débat sur la responsabilité des créateurs de jeux vidéo. Alors que Ubisoft se prépare à lancer son jeu, la question reste : quel impact cette controverse aura-t-elle sur la perception de l’histoire japonaise par les joueurs du monde entier ?
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Pourquoi Ubisoft ne consulte-t-il pas des historiens avant de sortir un tel jeu ? 🤔