La nostalgie et l’histoire du jeu vidéo imposent leur loi: le retrogaming, cette activité qui consiste à jouer à des jeux vidéo anciens, et à les collectionner, revient à la mode

Vous rappelez-vous de votre jeunesse devant un écran de télévision, la manette d’une Sega Mega Drive ou d’une NES entre vos mains et de jouer à ces vieux jeux qui ont bercé votre enfance comme Sonic ou Mario ? Vous voulez y rejouer mais vous n’avez plus la console ? Ça tombe bien: certains jeux comme Sonic The Hedgehog, le tout premier Sonic de la série, sont disponibles depuis quelques temps maintenant sur tablettes et smartphones.

Vous l’avez compris, les vieux jeux font de la résistance. Et pas qu’à moitié, car malgré les gros pixels et un gameplay dépassé, les amateurs de retrogaming (ou rétrogaming en français) sont de plus en plus nombreux. Une nostalgie qui représente une véritable opportunité pour les éditeurs désireux de se faire un peu d’argent, proposant aussi bien d’anciens titres entrés dans le panthéon du monde vidéoludique que des nouveautés au look vintage.

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Pacman sur Atari 800XL – Crédit photo: Flickr – Frédéric BISSON

Le rétrogaming ? Mais qu’est-ce donc ?

Pour les joueurs les plus chevronnés, inutile de vous expliquer ce qu’il en est. Mais pour les joueurs amateurs peu familiers du genre et les profanes, une petite explication s’impose. Le rétrogaming n’est ni plus ni moins que le plaisir de collectionner et de jouer à d’anciens jeux vidéo que nous avions connus durant notre enfance ou adolescence.

Cette nostalgie de nos premiers pas dans le monde vidéoludique se traduisait il y a encore peu par l’acquisition de vieilles consoles et de cassettes de jeux. Des consoles qui se vendent parfois à des prix exorbitants selon l’état et l’édition de la console.

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Mais depuis quelques années, des solutions alternatives pour les petits budgets se sont développés comme les émulateurs. Ces logiciels sont conçus pour reproduire les caractéristiques des anciennes consoles sur des plateformes récentes comme nos ordinateurs, afin de profiter pleinement de vieux jeux difficiles à acquérir. Sauf que ces logiciels ouvrent la voie à des jeux obtenus illégalement et posent aussi quelques soucis d’optimisation conduisant au crash du jeu en pleine partie. De plus, jouer au clavier à un jeu comme Super Mario Bros. change totalement la manière de jouer, au point de faire perdre l’intérêt du jeu.

Mais voici que la donne change: entre l’achat de vieilles consoles devenues rares et les émulateurs imparfaits, les éditeurs ont commencé à comprendre qu’il y avait peut-être une niche à exploiter. Et c’est pourquoi il est possible de voir fleurir sur les plateformes comme Steam ou le PS Store de vieux jeux que l’on pensait disparus.

Une véritable niche commerciale pour les éditeurs

La raison de ce retour en force n’est pas anodine: l’industrie du jeu vidéo compte de plus en plus de consommateurs venant d’horizons variés et ayant connus différentes générations de consoles. Que ce soit la NES, la Mega Drive ou la première PlayStation, la nostalgie touche aussi bien les jeunes adultes actuels que des quarantenaires ou même des sexagénaires et n’est plus le monopole d’une élite de gamers.

Dès lors, il fallait répondre à ce goût croissant pour le retrogaming de manière appropriée. Et pour cela, les éditeurs ont compris qu’il fallait redistribuer les anciens jeux, tout en leur apportant quelques modifications pour être correctement supportés par les nouvelles machines.

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Rayman sur Sega Saturn – Crédit photo: Flickr – Frédéric BISSON

S’il existe malheureusement quelques cas de retouches inutiles comme l’ajout de meilleurs graphismes, la grande majorité des jeux conservent leur identité d’antan et se vendent le plus souvent pour quelques euros. Une façon intelligente pour à la fois contrer le piratage et l’émulation illégale tout en offrant à un prix accessible des jeux mythiques.

La naissance d’un nouveau genre: les jeux vintages

Mais l’autre aspect du retrogaming est l’apparition pure et simple d’un nouveau genre: les vrai-faux anciens jeux. Non, il ne s’agit pas de faire de pâles copies d’anciens jeux à succès comme on peut parfois le voir, mais bien de développer de nouveaux jeux avec un look rétro. Et c’est là que le retrogaming offre de belles surprises en plus du plaisir des anciens jeux.

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Parmi les jeux de ce nouveau genre, il faut évidemment mentionner le célèbre Minecraft, car au-delà de l’aspect d’un univers cubique aux pixels gros comme votre pouce, cette simplicité graphique permet au jeu de lui offrir un gameplay au potentiel immense. Mais de plus petits jeux offrent aussi des expériences intéressantes, comme la série Hotline Miami qui reprend la vue aérienne en 2D des premiers GTA.

Ces nouveaux jeux témoignent d’un phénomène nouveau associé au retrogaming: au-delà de la nostalgie chez les gamers, il se développe une passion croissante pour l’histoire du jeu vidéo. À l’image des cinéphiles aimant voir de vieux films noirs américains des années 50 alors qu’ils sont nés 30 ou 40 ans plus tard, le jeu vidéo développe à son tour un intérêt croissant pour son évolution. Et elle le fait à sa manière en développant des jeux reprenant les codes de leurs prédécesseurs tout en bénéficiant de moyens techniques beaucoup plus puissants.

Une façon de rendre hommage aux anciens jeux et à leurs développeurs, pionniers d’une culture populaire qui mérite peut-être bien le titre d’art à part entière.

Crédit photo principale : King of Fighters ’94 sur NeoGeo CD – Flickr – Frédéric BISSON

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