Le 17ème album solo d’Iggy Pop à la loupe dans notre rubrique l’album du mois !
En juin 1977, l’iguane le plus célèbre du monde punk rock sortait son premier album solo, une galette intitulée The Idiot et un producteur qui répond au nom de David Bowie, excusez du peu ! Depuis, Iggy Pop est devenu une véritable légende la musique et de la culture punk rock, une icône qui, en l’espace de quelques chansons et de gestuelles outrancières, a su redessiner les contours de la musique et de l’esprit rock.
Pas étonnant dès lors que ses chansons soient reprises par des personnages comme G.G. Allin ou encore Tom Jones. En 2016, Iggy Pop sort son 17ème album solo, Post Pop Depression, un album qui nous permet de découvrir à quel point l’homme fait partie de l’avant-garde.
Iggy Pop of the Stone Age
Avec son nouvel album Post Pop Depression, Iggy Pop tente de capturer à nouveau le frisson de ses premiers opus, une spontanéité et une urgence qui sonnent comme des corollaires à la musique rock. Et quoi de mieux pour retrouver l’énergie de ses débuts que d’agir comme à ses débuts ? Iggy Pop n’a jamais été aussi bon que lors de ses collaborations avec d’autres musiciens, il est d’une certaine manière un « passager », à bord d’un train sonique. Pour ce 17ème effort solo, l’iguane s’est adjoint les services de Josh Homme, leader du groupe Queens of the Stone Age, une autre figure marquante du rock avant-gardiste.
Récemment marqué par les attentats survenus à Paris en novembre 2015, Josh Homme a même déclaré que cet album, ce projet, lui avait sauvé la vie: isolé dans le désert californien, la musique lui aura permis de faire le point sur sa vie d’artiste tandis qu’Iggy Pop fait le point tout court. Le musicien de 68 ans n’est pas immortel et il nous le rappelle tout au long de la galette.
Le testament d’un monstre du rock
Musicalement, l’album se rapproche des derniers travaux d’Iggy, notamment avec les Stooges en 2009, avec des titres plus éclectiques, une envie marquée de s’aventurer hors des sentiers battus du rock. Et c’est bien là, la particularité de cet album : des titres aventureux, plein de vie et pourtant dans les textes un fil rouge qu’on ne saurait ignorer, Iggy Pop sent la fin arriver et il souhaite finir debout, en musique, torse nu.
Sur American Valhalla, le chanteur nous le certifie « I’ve nothing but my name », tandis qu’il s’interroge sur The lobby avec cette question désarmante « What is the problem if I disappear ? ». Post Pop Depression est avant tout l’introspection d’un homme sur sa vie, ces questions qui restent en suspend pour tous musiciens dignes de ce nom, que vais-je léguer ? Iggy Pop ne souhaitait pas partir sans nous confier ses dernières impressions, comme si les départs récents de Bowie et Kilminster lui avait fait prendre conscience du plaisir que de jouer de la musique.
Crédit photo principale : University of Minnesota
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