Une volcanologue américaine a dévoilé le terrible scénario qui arriverait si les 1500 volcans terrestres sur Terre entraient en éruption soudainement.
Qu’est-ce qui se passerait si tous les volcans du monde éclataient simultanément ? Bien que ce soit un phénomène assez improbable, on a jugé l’idée plutôt intéressant. Après tout, les expériences sont la pierre angulaire de la démarche scientifique, n’est-ce pas ?
Jessica Ball, une géophysicienne et volcanologue à l’United States Geological Survey (USGS), s’est laissée méditer à propos d’une fin du monde induite pas l’explosion simultanée des volcans sur Terre. Si un tel scénario apocalyptique venait à se produire, elle affirme que le climat de la planète serait bouleversé, peut-être irrémédiablement. Il est possible, cependant, que le tableau soit encore plus sombre que cette volcanologue est prête à proposer.
Volcan Pinatubo qui est entré en éruption en 1991 – Crédit photo: Wikimedia – Dave Harlow
Panique et hiver volcanique
Dans un premier temps, il y aurait un mouvement de panique en voyant tous les volcans entrer en éruption. Les volcans sont connus pour leurs éruptions lentes et calmes, comme le Mont Etna ou le Piton de la Fournaise, où l’on voit la lave s’écouler le long des pentes de leur cratère. Cela obligerait les personnes vivant à proximité à fuir, mais la lave se déplace si lentement que les gens auraient le temps de sauter dans un avion ou un bateau.
Cependant, les stratovolcans comme le mont Fuji et les éruptions fissurales sous la glace ou l’eau, comme ceux observés en Islande, causeraient davantage de problèmes. Leurs éruptions produiraient tellement de cendres qu’elles envelopperaient le ciel et assombriraient le monde, nous plongeant dans un hiver volcanique glacial. Sans la lumière du soleil, les cultures et l’agriculture seraient détruites, et la chaîne alimentaire en pâtirait.
Les gens mourraient de faim, et toute personne respirant ces cendres souffrirait d’arrêts respiratoires lents et douloureux. À noter que les cendres sont capables de rester en suspension dans l’air durant au moins une décennie. De plus, toute personne restant cloîtrée chez elle serait vulnérable à l’effondrement des infrastructures: les cendres sont cinq fois plus denses que l’eau, et de nombreuses structures ne sont pas conçues pour contenir des tonnes de cendres qui leur tombent dessus.
Toujours dans le cas d’un tel scénario, la lave et les explosions en elles-mêmes seraient le cadet de nos soucis. Les flux pyroclastiques ou nuées ardentes tueraient toute personne sur leur passage. En effet, il s’agit d’un aérosol volcanique porté à haute température et composé de gaz, de cendres et de blocs de taille variable dévalant les pentes d’un volcan à toute vitesse.
Des voitures couvertes de cendres après l’éruption du volcan Grímsvötn en 2011 en Islande – Crédit photo: Wikimedia – Calistemon
Pluies acides
Les gaz volcaniques émis en grosses quantité se retrouveraient dans l’atmosphère. Ils sont composés d’acide chlorhydrique, de fluorure d’hydrogène, de sulfure d’hydrogène ou encore de dioxyde de soufre. Condensés dans les hautes couches de l’atmosphère, ces éléments dangereux provoqueraient pluies acides avec des conséquences désastreuses sur les cultures, les nappes phréatiques et les écosystèmes marins. L’acidification des océans entraînerait alors la disparition des coraux et de tous les autres organismes appartenant au même réseau alimentaire.
Un chant de glace et de feu
Jessica Ball souligne à juste titre que la pire chose proviendrait de l’effet que ces énormes éruptions volcaniques auraient sur le climat. Comme mentionné ci-dessus, le monde serait saisi par un hiver volcanique, et le concept de « saisons » disparaîtrait, comme on l’a observé après l’éruption du Tambora en 1815. L’année suivante a été appelée dans l’hémisphère Nord une « année sans été ».
Bien qu’un certain refroidissement planétaire ait lieu au départ, en raison de la réduction du rayonnement solaire occasionnée par la présence d’aérosols volcaniques présents dans la stratosphère, l’expulsion à très long terme de dioxyde de carbone permettra de surmonter cet effet. C’est ce qui a été observé immédiatement après l’extinction permienne, une extinction massive survenue il y a environ 252 millions d’années, où plus de 90% de toute la vie sur Terre ont disparu. Une tendance similaire a été observée il y a 66 millions d’années lors de la fin du Crétacé, quand les dinosaures non-aviaires ont disparu.
Les extrêmophiles survivent dans le Grand Prismatic Spring, à Yellowstone – Crédit photo: Wikimedia – Jim Peaco
Les premières victimes des éruptions seraient donc tous les organismes vivants. La Terre devrait alors faire face à de nouvelles extinctions de masse dont seuls quelques spécimens pourraient survivre: les extrêmophiles. Ces derniers sont des micro organismes vivant dans des environnements particulièrement acides, tels que les sources chaudes de Yellowstone, ou les failles sous-marines. Si les conditions venaient à changer complètement sur notre planète, ces êtres vivants seraient les seuls à même de survivre dans un nouvel environnement extrême.
Crédit photo principale : Capture d’écran YouTube
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