Pas facile de se faufiler dans la jungle urbaine des villes africaines pour attraper des Pokémon, mais il est possible d’y jouer au Nigeria !

L’Afrique est très souvent le continent marginalisé par les nouvelles technologies. En retard en ce qui concerne l’alphabétisation numérique des populations, en retrait sur les domaines liés à la conquête spatiale et ses retombées en termes de télécommunications (satellites), le continent est en quelques sortes délaissé par les firmes technologiques. Pour preuve, aussi bien Apple que Microsoft ou Samsung, aucune de ces marques grand-public, n’ont jamais installé de boutique ou représentation physique accréditée sur le continent, c’est un désert technologique.

Cependant, l’un des phénomènes mobile du moment, en l’occurrence Pokémon Go, n’épargne en rien quelques uns de ses pays, notamment le Nigeria, où il faut parfois rivaliser de majesté avec les skieurs, pour jouer en toute sécurité, tant la chasse peut s’avérer dangereuse.

Jouer à Pokémon Go, à quel prix ?

Pokémon Go est un jeu assez intéressant, personne ne pourra dire le contraire, même s’il y a mieux en termes de réalité virtuelle sur mobile, notamment Ingress. Il est tellement intéressant et apprécié que certains ont décidé d’organiser la plus grande chasse de Pokémon du moment en France, pays où le jeu n’est point encore disponible à ce jour, à Lille.

Quel dénominateur commun ont donc Lille et la ville de Lagos où sévit l’euphorie Pokémon Go ? Aucun ! Malgré son statut de première puissance économique africaine, le Nigeria est un pays hautement inégalitaire, où les grandes villes sont les seules à disposer d’un plan d’urbanisation clair, et des infrastructures modernes. Il n’est donc pas surprenant d’y retrouver des canalisations d’égouts à ciel ouvert, ou même soucs où la décrépitude rivalise de grâce avec les décharges publiques des déserts américains.

Le jeu de réalité augmentée est plus adapté aux villes bien entretenues et éclairées comme New York qu’à l’anarchie urbaine de Lagos, mégapole économique du Nigeria, comme le souligne si bien Slate, à l’origine du reportage sur place. Mais est-ce pour cette raison que les jeunes nigérians se limitent à jouer à leur jeu favori du moment ? Non bien évidemment, puisque malgré les lourds problèmes inhérents à la couverture réseau, le désordre créé par les chauffeurs suicidaires de taxi-moto ou l’insécurité propagée par les petits criminels qui rôdent dans les rues, les jeunes se donnent à cœur joie sur Pokémon Go.

Pour preuve, Timi, cet étudiant en français, qui durant l’enquête du magazine américain, est resté sans raison figé sur le trottoir, fixant la route. « Au milieu d’une avenue à quatre voies, bondée de minibus zigzagant à toute vitesse entre les embouteillages, Timi a vu un trésor » […] « Se frayant douloureusement un passage entre les voitures, le jeune homme penche doucement son téléphone… et hop. Quelques secondes plus tard, il lève le bras en signe de victoire: Timi a attrapé un poisson-licorne Poissirène et un Rattatac, rongeur mutant aux dents acérées. »

Jouer au Nigeria, pas que des inconvénients

Malgré le fait qu’il soit à de nombreux égards relativement dangereux de jouer à Pokémon Go au Nigeria, vos parties de réalité virtuelle à attraper des Pikachu (type éclair ou foudre) ou Carapuce (petite tortue aux yeux de biche) ne comportent pas que des inconvénients, puisque, le nombre assez restreint de joueurs sur le sol nigérian, permet de trouver avec beaucoup plus de facilité les monstres virtuels les plus rares.

« Il a d’ailleurs croisé pas mal de Bulbizarre, pièces rares, même s’il n’a pas encore réussi à attraper ces espèces de petites grenouilles vertes, particulièrement têtues et rapides », s’exclame Timi, le jeune étudiant en français.

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