Apple poursuit sa descente aux enfers, la firme doit maintenant faire face à une vague de déserteurs, préférant se faire « plumer » par Microsoft et ses Surface Book 2 ou Surface Studio.

Lointaines sont ces années où Apple et ses Mac infligeaient une sévère correction aux PC de Microsoft au niveau commercial. L’ordinateur de la Pomme, délaissé, en panne d’innovation flagrante, n’a de cesse d’enchaîner les semestres de dégringolade. 2016 aura été l’une des pires années pour les ventes de Mac, et il semblerait bien qu’à défaut de renouveler leur Pomme, les utilisateurs aient choisi le chemin de la traîtrise, en se ralliant au camp du PC. En tête de liste des machines les plus plébiscitées par les déserteurs, le Surface Book 2 et le Surface Studio, tous deux lancés au dernier trimestre 2016.

Pour quelles raisons les utilisateurs quittent-ils le Mac pour le PC ? Si personne n’a réellement la réponse exacte à cette question, nous essaierons dans ce qui suit, de décanter quelques peu cette situation qui nous rappelle amèrement les années de déclin de la Pomme, post-départ de Steve Jobs, de la firme qu’il a co-fondé.

Une situation inédite

Alors que les Mac ont toujours été appréciés pour leur robustesse, leur expérience utilisateur mais surtout leur élégance et légèreté à toute épreuve, il semblerait que sa maison mère ait décidé de l’enterrer un peu trop vite. En effet, il se murmure ici et là qu’en interne la machine est délaissée, les équipes étant affectées au développement de l’iPhone, vache à lait de la Pomme. Si cette politique a longtemps été supportée par les fans de la marque, beaucoup sont remontés cette année par la diète au niveau des évolutions de leur machine de cœur, et surtout le lancement du ridiculement minable MacBook Pro Touch Bar.

Apple, résultats financiers du premier trimestre 2016

En effet, les mécontents sont remontés plus que jamais contre Apple, qui, depuis 2012, n’a pas renouvelé son laptop « Pro », et qui, lors de sa mise à jour tant attendue, n’a livré qu’une machine copiant les ratés du modèle de plus petite taille, le MacBook 12 pouces.

Ces déçus se tournent vers deux machines dont les tarifs sont plutôt salés, le Surface Book 2 et le Surface Studio. Ces deux mastodontes issus des laboratoires de Redmond siphonnent sans complexe les déserteurs de la plage Macintosh.

Le cas du bien aimé MacBook Air

En 2007, alors que les ventes de Mac décollaient et les finances d’Apple reprenaient des couleurs, le gourou de la marque, Steve Jobs, dévoila une machine qui restera longtemps dans les annales de l’informatique, le MacBook Air. Compagnon idéal pour le nomade et parfait compromis entre le modèle Pro assez lourd (mais très puissant) et les modèles sédentaires iMac, le MacBook Air a vite fait de séduire les utilisateurs, voyant en lui le futur des Mac.

Cette machine était jadis bourrée d’atouts, au point où quelques mois après son lancement officiel, une déclinaison de plus petite taille (11 pouces) fut dévoilée par Apple. Forte d’un succès hautement médiatisé, le MacBook Air n’a connu que peu d’évolutions au sein de la firme à la Pomme.

MacBook Air

Très peu mise à niveau, en 2016 la machine fut tout bonnement enterrée, sans avis ni préavis, par Apple, laissant orphelins des millions d’utilisateurs, qui n’avaient pour seule autre alternative que le MacBook 12 pouces, qui, outre ses formes très sexy, n’est en fait qu’une machine sans réel intérêt, n’embarquant qu’un seul port de type USB-C, et des composants dont les performances ne sauraient faire pâlir celles d’un Galaxy Note 7 par exemple.

Où est passé le MacBook Air ? Pourquoi n’est-il pas mis à niveau au sein d’une nouvelle version plus musclée qui ferait plaisir aux utilisateurs ? Apple reste muet et ne livre aucune information quant à ses choix. La firme se contente de publier des spots publicitaires où elle vante les mérites du médiocre MacBook 12 pouces.

Un MacBook Pro « révolutionnaire » sans franche révolution

2016 aura également été l’année du MacBook Pro, qui a enfin été mis à jour par Apple, après 4 ans d’attente des consommateurs. Attendue au tournant pour cette mise à niveau « de la mort », Apple n’a apparemment pas su négocier son virage, et s’est une fois de plus, comme avec le MacBook 12 pouces, planté en proposant une machine beaucoup trop avant-gardiste, sans réellement être transcendante ou dotée de fonctionnalités révolutionnaires.

En guise de révolution, Apple nous a livré une machine plus fine, aux courbes mieux contrôlées et conservant sa tunique de métal, et arborant une dalle non tactile beaucoup plus agréable à regarder, mais a eu la maladresse de supprimer la quasi totalité des ports, qui ont été remplacés par des USB Type-C.

Pire encore, la firme qui comme bien souvent se justifie par le fait de ne point courir derrière les performances brutes en scandant les mérites de l’homogénéité de son écosystème, s’est mal essayée à lâcher dans sa nouvelle machine un processeur Intel de dernière génération, mais bridé. Principaux arguments de vente des MacBook Pro la puissance et la multiplicité des ports manquant à l’appel, quel est encore l’intérêt d’acheter une machine dont les tarifs de base sont fixés à au moins 2000 € ?

Macbook 2016, rendus 3D, Martin Hajek

Pour consoler les déçus, la firme a pensé à tout. On a donc droit sur son MacBook Pro à une « Touch Bar » « révolutionnaire », qui peine à franchement se trouver un usage en dehors du zapping de pistes musicales sur Spotify. En fait, il faut le dire, Apple toujours dans le souci d’entuber aider ses fans, a créé un nouveau besoin qui passe mal, puisque ne trouvant aucun usage transcendant justifiant une très grosse augmentation tarifaire.

Sur le plan de l’expérience utilisateur, le MacBook Pro est véritablement une catastrophe ambulante. Outre les points matériels problématiques énoncés plus haut, c’est surtout l’usage très complexe de la machine au quotidien qui pose problème.

Pas de ports USB, du coup si vous souhaitiez raccorder votre vieux matériel il faudra payer un adaptateur de 80 € ou rien, la RAM est soudée à la carte-mère, ce qui en français facile signifie que si votre mémoire vive est foutue, pour la remplacer il faudra absolument acheter une nouvelle carte-mère (en gros payer une nouvelle machine vu le prix facturé sur cette carte-mère); et le point le plus crucial, l’autonomie. Elle est tout simplement abominable sur le MacBook Pro 2016. Si Apple prédit 14 heures de fonctionnement continu en utilisation normale, beaucoup d’utilisateurs se sont plaints et préparent même des class-action outre-Atlantique, puisque leurs machines peinent à dépasser les 3H30 d’autonomie.

Ajoutez à cela un tarif beaucoup trop prohibitif pour ce que propose réellement la machine et vous avez les parfaites raisons d’un abandon de marque, pour la concurrence.

Des tarifs toujours plus salés, la goutte de trop

Chaque année signifie chez Apple hausse de prix. Alors que ses machines se négociaient dans les 1000 € tous ronds il y a quelques années (longtemps quand même), aujourd’hui, si vous ne disposez pas de 1999 € minimum, allez vous chercher un PC. Le MacBook Pro 2016 démarre à ce prix, avec la fameuse Touch Bar magiquement inutile, et en version 13 pouces d’écran, s’il-vous-plait.

Si ça ce n’est pas prendre les consommateurs pour des pigeons… demandez à ce jeune homme pour quelle raison il s’est attaqué à un Apple Store l’an dernier. Apple devenue incontrôlable au niveau des prix de ses appareils, se contente chaque année d’augmenter de quelques centaines d’euros, en justifiant cette hausse par l’implémentation au sein de la mise à jour de son appareil, d’une fonctionnalité tellement révolutionnaire… Mais en 2016, la firme a pêché en lançant sa Touch Bar, qui ne sert strictement à rien.

Prix des MacBook Pro

Des spots publicitaires la montrent utilisée en studio pour retoucher ou monter des vidéos… comment comptez-vous faire cela avec une barre si petite en délaissant toute la flexibilité apportée par les souris et autres dispositifs de pointe ? Difficile pour la firme de justifier honnêtement de tels tarifs, surtout lorsqu’on sait qu’il est tout à fait possible de trouver mieux, ou équivalent pour au moins 700€ de différence, chez les concurrents.

Et Microsoft dans tout ça ?

En parlant de concurrents, deux tirent leur épingle du jeu, en raflant et captant les déçus du MacBook Pro 2016. En tête de liste, les deux nouvelles machines de Microsoft, qui, s’étant rendu compte de la régression des bénéfices de son Windows, a fini par se muer en fabricant d’appareils.

Il faut dire que pour le prix de ces deux machines, que sont le Surface Book 2 et le Surface Studio, vous avez droit à des processeurs Intel Kaby Lake profitant à pleine production, de masse des dernières évolutions et accroissements de puissance. De plus, ces machines bien loin de proposer un Windows classique, innovent réellement, et ce à tous les niveaux, en débutant par le design, singulier et propre à chacune d’elles.

Cependant, ces machines quoique révolutionnaires, ont un coût, et il n’est pas donné. Comptez pratiquement le même prix pour le Surface Book 2 que celui du MacBook Pro 2016, et quelques 4000 € minimum pour le Surface Studio.

Ça vous a plu ? 4.6/5 (25)

Partagez maintenant.

Publiez votre avis