Alors que les années 1990 battent leur plein en Écosse, le jeune Dave Jones, fondateur du studio DMA Design, se lance dans une aventure qui allait marquer l’histoire du jeu vidéo. L’inventeur du célèbre Lemmings travaille assidûment sur un nouveau concept : transposer l’éternel jeu des « gendarmes et voleurs » en un monde virtuel. Cette idée simple, mise en œuvre en toute insouciance, allait catapulter Jones dans les annales du gaming avec la naissance de Grand Theft Auto (GTA).
L’essor d’une ville en 3D
Convaincu par son idée, Jones décide de mettre les joueurs aux commandes de véhicules de police pourchassant des criminels. Mais il n’est pas le seul sur ce créneau, Chase H.Q avait déjà exploré ce thème. Ce qui distingue Jones, c’est son prototype d’une ville entièrement en 3D. Même avec une caméra basique et quelques interactions, le jeu promet de révolutionner l’expérience utilisateur. Pensé initialement comme un jeu multijoueur intitulé « Race’n Chase », il devait permettre aux joueurs de basculer entre gendarmes et voleurs dans des villes inspirées de New York, Miami et Venice.
Muni de ses plans ambitieux et de son prototype, Jones se rend chez BMG Interactive. Les fondateurs Sam et Dan Houser, peu convaincus de prime abord, sont toutefois intrigués par la maturité du concept. Bien qu’ils ne donnent pas immédiatement leur aval, ils demandent à Jones de revenir avec des propositions affinées.
Une révélation déterminante
De retour chez DMA Design, Jones et son équipe s’attellent de nouveau au travail, mais les problèmes s’accumulent. La gestion des véhicules de police et le respect des règles de circulation rendent l’expérience frustrante pour les joueurs. Il faut une nouvelle approche. Lors d’une réunion décisive, un membre de l’équipe propose de se concentrer uniquement sur les voleurs, libérant ainsi les joueurs de toutes contraintes.
Ce simple ajustement transforme radicalement le projet. Les voleurs peuvent se permettre toutes sortes de folies urbaines. Ce n’est plus « Race’n Chase », mais Grand Theft Auto. Avec ce nouveau cap, le jeu se mue en une aventure solo où le chaos est roi, autorisant même le contrôle de tanks en pleine ville. GTA est né.
L’impact médiatique et commercial
Pour les frères Houser, cette redirection est providentielle. Ils orchestrent une campagne publicitaire audacieuse, utilisant des affiches pour dissuader les parents de laisser leurs enfants jouer au jeu. Ce coup médiatique propulse le jeu sur le devant de la scène. Quand il sort sur PC le 21 octobre 1997, c’est un raz-de-marée. La presse et les milieux conservateurs tentent de le censurer, mais sans succès.
Malgré des graphismes rudimentaires face à des titres comme Final Fantasy VII, GTA trouve son public. La presse spécialisée est divisée, mais la petite chaîne de montagnes russes commence à se faire une place dans le paysage vidéoludique. Mais le véritable bond en avant n’arrive qu’avec GTA III, une révolution inattendue qui allait changer la donne.
📌 | Récapitulatif |
---|---|
🚓 | Concept initial des « gendarmes et voleurs » |
🏙️ | Prototype en ville 3D par Dave Jones |
🔄 | Changement de direction pour contrôler les voleurs |
💥 | Succès médiatique et commercial de GTA |
🗽 | Impact de GTA III avec un monde ouvert |
Décollage imprévu avec GTA III
Le franchise prend véritablement son essor avec l’arrivée de Leslie Benzies. Le programmeur repense totalement l’approche. Utilisant les capacités de la PlayStation 2, il crée un jeu en monde ouvert sans précédent. Empruntant des éléments de la pop culture et de New York, le projet prend des allures titanesques. Les développeurs de DMA Design marrient technologie et créativité, délivrant un monde à la fois immense et détaillé.
Le jeu sort à un prix attractif de 40 euros et bénéficie d’un bouche-à-oreille positif. GTA III démocratise le concept du monde ouvert, où les joueurs peuvent faire pratiquement ce qu’ils veulent. Ce libertinage vidéoludique conduit la série à vendre des millions de PlayStation 2 à travers le monde. Erreur stratégique ou génie visionnaire ? Sony avait acquis la licence pour une somme dérisoire lors d’une soirée décontractée à l’E3 2000. Un pari gagnant pour un produit devenu un phénomène international.
Vers le futur de GTA
Avec plus de 25 millions d’exemplaires vendus, GTA III a indéniablement ouvert le chemin pour que la série devienne une icône culturelle. Aujourd’hui, avec GTA VI en préparation, les attentes sont énormes. Les nouveautés et évolutions potentielles du prochain épisode soulèvent des questions fascinantes : jusqu’où Rockstar Games pourra-t-il repousser les limites du jeu vidéo ?
- Des graphismes encore plus réalistes
- Une immersion plus profonde
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Et vous, quel avenir envisagez-vous pour ce géant du monde ludique ?
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