À quoi ressemblerait la vie si les nazis avaient gagné la Seconde Guerre Mondiale ?
The Man in the High Castle, de Philip K. Dick, est un classique reconnu du genre de l’uchronie qui consiste à réécrire l’Histoire à partir de la modification d’un événement du passé (en l’occurrence, si les forces de l’Axe avaient gagné la Seconde Guerre mondiale).
Et si les Alliés avaient perdu la Seconde Guerre mondiale ? Et si les nazis avait été les premiers à développer la bombe atomique ? Et les Allemands et les Japonais avaient pris le contrôle des États-Unis ? Voilà le thème de la série d’Amazon Studios, adaptée du livre éponyme de 1962 (Le Maître du Haut Château en français). Et cette série aspire a être fantastique.
Un pilote qui nous plonge directement dans une atmosphère saisissante
Les chemises brunes nazies contrôlent les rues de New York, San Francisco est sous la houlette de la police japonaise, et des jeux télévisés d’après-guerre mettent en évidence des nazis en grand apparat. Le peuple des États-Unis semblent plus ou moins accepter son sort. Sauf, bien sûr, pour un groupe de combattants pour la liberté non contents de la façon dont leurs anciens ennemis gouvernent l’Amérique d’une main de fer.
La série est un portrait sombre et morose d’une Amérique qui aurait pu exister. Les décors sont merveilleux, la cinématographie est phénoménale, et le jeu d’acteur est excellent.
Amazon a-t’il conquis le public grâce à ce pilote coup de maître ?
Seul le pilote de la série a été dévoilé en janvier. La scène d’ouverture montre un film de propagande sur la vie en Amérique, qui démontre froidement la façon dont les Américains sont venus à accepter les dirigeants nazis.
« C’est un nouveau jour, » affirme le narrateur, « le soleil se lève à l’Est. À travers notre pays, les hommes et les femmes vont au travail dans les usines et les fermes pour subvenir aux besoins de leurs familles. Tout le monde a un travail. Chacun connait son rôle pour maintenir un pays toujours plus sûr et fort. Aujourd’hui, nous remercions les leaders de notre pays, qui nous rendent chaque jour plus forts et fiers. »
Ce n’est qu’à la fin de cette vidéo de propagande que sont faites les références explicites aux nazis vainqueurs : « Oui, c’est un nouveau jour pour notre fière patrie, mais le meilleur est encore à venir. Sieg Heil ! »
Comme le film de propagande le laisse penser, les aspects de la vie dans l’Amérique nazie/japonaise ne sont pas mauvais, même si les suzerains réprimandent brutalement toute résistance. Les vainqueurs de la guerre – en particulier les Allemands qui, dans l’histoire de la série ont développé la première bombe atomique – vivent dans un boom technologique et économique aussi important que tout ce que l’Amérique a vu dans l’après-guerre réelle.
Pourquoi la série va-t-elle voir le jour en entier ?
L’idée initiale était de créer une mini-série de quatre épisodes. Pour le moment, seul le pilote a été réalisé. Ce dernier a été scénarisé par Frank Spotnitz (qui a été le producteur exécutif de X-Files) et réalisé par David Semel. Seuls les abonnés Premium ont pu voir le pilote et ces derniers ont ensuite été invités à voter pour donner une suite favorable ou pas à ce pilote. Bonne nouvelle, que ce soit du côté de la critique comme du public, les retours ont été positifs.
De tous les épisodes pilotes diffusés depuis la création de la compagnie Amazon Studios en 2010, celui de The Man in The High Castle a été le plus visionné. Cela signifie notamment que ce pilote a été davantage visionné que celui de Transparent, récompensé lors des derniers Golden Globes.
Enfin, le fait que Ridley Scott adapte ce roman culte ne peut être que bien considéré. La série se base sur le seul classique de Philip K. Dick qui fut récompensé du prééminent prix Hugo qui est décerné chaque année aux meilleurs récits de science-fiction ou de fantasy de langue anglaise. Ridley Scott, qui a dirigé une autre adaptation de Philip K. Dick avec « Blade Runner », a commencé à développer la série en 2010, ce qui allait être, de façon surprenante, la première adaptation à l’écran du livre.
Il est bon de noter que Philip K. Dick est l’un des écrivains les plus adaptés au cinéma avec d’excellents films comme Blade Runner donc, mais aussi Total Recall, Minority Report ou A Scanner Darkly, ou bien, malheureusement, quelques ratés tombés dans l’oubli.
Ça vous a plu ? 4.5/5 (24)