Les cinq meilleurs films de Jim Jarmush

Jarmush est un réalisateur intéressé par ce qui se passe en marge de la vie. Il ne fait pas grand cas des pourquoi et des comment des actions de ses protagonistes, préférant filmer au gré des vagabondages de ses pensées. C’est pourquoi ses films sont si fascinants, peuplés de personnages qui dérivent comme son esprit, des gens sans réelle direction dans la vie, qui voguent et partent dans des aventures, un peu comme la vraie vie en fait. Vous l’aurez compris, Jim Jarmush est plus qu’un simple réalisateur, c’est un poète de l’image, un poète auquel Toolito a souhaité rendre hommage en partageant avec vous cinq manières de voyager.

Down By Law – 1986


Down by Law ressemble beaucoup à un album de jazz, une charmante et enivrante petite chanson qui déploie à la fois de la mélancolie et de la joie pure. Jim Jarmush suit les péripéties de trois hommes, péripéties en apparence sans conséquences, d’autant plus que les personnages semblent avoir un destin déjà tracé : Zack un DJ sortant d’une relation pourrie, Jack un mac sur le retour et Roberto un étranger en terre étrangère. Chacun cherche sa propre rédemption, ou du moins un soupçon d’espoir, la performance des acteurs est monstrueuse et les dialogues comme une cerise savamment confite posée sur un gâteau.

Mystery Train – 1989


C’est le premier film dans lequel Jarmush utilise la couleur, un film peut-être sous-estimé en son temps, mais qui a su devenir une pièce de référence, structurellement et stylistiquement. Cette fois le spectateur suit un groupe d’individus qui se rencontrent au gré des événements, dans un hôtel de Memphis. Différentes petites histoires qui se chevauchent et donnent un rythme incroyable au film. Si vous n’avez jamais vu de films de Jarmush, celui-ci est certainement le plus jouissif, en plus de définir les bases du cinéma indépendant américain pour les décennies à venir.

Dead Man – 1995


Le choix de la facilité, certes, mais bon comment passer à côtés d’un tel bijou ? C’est son film le plus travaillé, le plus nuancé également, un western clairement psychédélique avec Johnny Depp en figure principale. Depp incarne William Blake, un voyageur réclamant un job dans une contrée hostile qui se retrouve en fuite après avoir tué un homme sans défense. Dead Man est le chef d’œuvre de Jim Jarmush, un film qui traverse les époques notamment grâce à des ambiances et une esthétique magistrales, et une pléiade d’acteurs au top : Robert Mitchum, Iggy Pop, Billy Bob Thornton.

Ghost Dog – 1999


Il est difficile de statuer sur la catégorie dans laquelle ranger Ghost Dog, est-ce un film de samouraï ? De gangsters ? De musiques ? En effet Ghost Dog est le premier film qui voit collaborer Jarmush et RZA, une mixture entre hip hop et esthétisme qui permettra à Forest Whitaker de briller tout du long. Le spectateur se retrouve plongé dans un conte complètement surréel, aux côtés d’un samouraï/tueur avec un léger penchant pour les pigeons. Cet homme doit alors faire face à la mafia locale tout en suivant les préceptes du livre des samouraïs.

Broken Flowers – 2005


Encore un acteur magique pour ce cinquième film, le majestueux Bill Murray, qui interprète un Don Juan vieillissant, le personnage s’appelle d’ailleurs Don, devenu riche grâce à internet. La vie de cet homme va être perturbée par une lettre lui indiquant l’existence d’un fils de 19 ans, porté disparu. C’est le film le moins underground de Jarmush, mais Broken Flowers nous permet de voir le style du réalisateur, cette profondeur, une vision unique. Avec ce film, Jim Jarmush est passé très près de la Palme d’Or à Cannes, le dernier trophée Cannois qui lui manque.

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