Les cinq meilleurs films d’Abel Ferrara
S’il existe un réalisateur sur cette planète qui a pleinement embrassé la cause du noir, c’est bien Abel Ferrara. Tout est sombre et obscur, menaçant et violent : le monde selon Ferrara. Et puis il y a ces personnages, ceux auxquels nous ne souhaitons pas ressembler, ceux qui sont perdus et sans avenir; pourtant le spectateur ne peine pas à se « connecter » aux différents personnages. Simplement car ces individus sont humains avant tout, leur comportement et leur défaut peuvent être compris sans être acceptés ou cautionnés. Aimez-le ou détestez-le, mais Abel Ferrara est un artiste, un qui n’accepte pas la routine, une carrière menée comme un challenge permanent, visuellement et émotionnellement.
The Addiction – 1995
Contrairement à ce que votre esprit mal tourné est en train d’imaginer, The Addiction ne traite pas d’une quelconque dépendance à la drogue. En fait, avec ce film, Abel Ferrara a redonné du souffle au film de vampires. Le film est tourné en noir et blanc, tandis que le talent de Ferrara fait le reste : le grain de l’image, ce sentiment de désolation, l’ambiance globale du film est fascinante. Par contre, pour les amateurs de vampires glamour, il faudra passer votre chemin : pas d’effets spéciaux glossy glossy, mais une exploration plus cérébrale du monde des canines ensanglantées.
Bad Lieutenant – 1992
Très certainement le meilleur travail d’Abel Ferrara à ce jour, Bad Lieutenant tire ses événements de faits réels, à savoir une nonne violée par des gosses qui cherchaient à voler l’église. Harvey Keitel y joue ici le rôle de sa vie : son interprétation du Lieutenant est d’une justesse incroyable, il use et abuse de son pouvoir, et nous emmène à ses côtés dans la recherche de rédemption, une recherche qui ressemble bien plus à une descente aux Enfers. Et le spectateur est là, témoin, souffrant, car plus le film avance plus le Salut semble impossible.
New York, Deux Heures du Matin – 1984
L’histoire tourne autour s’un tueur en série, qui arpente les rues de New York à la recherche de nouvelles victimes féminines. Avec ce film, le spectateur plonge au cœur de l’univers de Ferrara, un univers sombre, sale, de la chair et du sang, le tout dévoilé dans des scènes violentes, parfois d’une gratuité semblable à l’inutile. Bizarrement c’est surement le film le plus « mainstream » de Ferrara, car il ne faut pas oublier que dans les années 1980, ce type de film d’horreur fait sensation.
King of New York – 1990
Mon préféré, ne serait-ce que par la présence du formidable Christopher Walken, qui tient là son meilleur rôle. King of New York est un pur film de gangster, à la fois sombre et menaçant, avec Christopher Walken dans le rôle du vilain psychotique. En soi le scénario n’est pas d’une originalité folle, on reste dans le film de mafioso, avec ses guerres de gangs, ses batailles pour le pouvoir, la corruption et la criminalité. Et puis c’est aussi l’occasion de découvrir le célèbre pas de danse de Walken, unique, inimitable.
Driller Killer – 1979
Le film indépendant à son paroxysme, Driller Killer c’est l’art de faire du grand cinéma sans budget. Il s’agit ici de voir et de penser. Abel Ferrara joue le rôle principal du film dans ce qu’on pourrait apparenter à un film d’horreur. Driller Killer symbolise la naissance du réalisateur Ferrara, et déjà cette propension à vouloir choquer, déjà une intensité hors du commun. Le film fut par ailleurs interdit en Grande-Bretagne.
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