Le gouvernement lève partiellement l’interdiction de plus de 800 sites pour adultes à la suite d’un tollé général
L’Inde lève partiellement l’interdiction de plus de 800 sites pornographiques, moins d’une semaine après avoir donné l’ordre aux fournisseurs d’accès de bloquer ces sites, ce qui avait suscité un tollé général. Sous la pression des internautes, le gouvernement indien a choisi de revenir sur sa décision.
Les responsables du gouvernement ont annoncé ce revirement mardi, après une rencontre avec les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) du pays. Seuls les sites qui contiennent de la pédopornographie seront interdits, a indiqué le gouvernement, ajoutant que les FAI seront responsables du contrôle de leur contenu. La pédopornographie est également déjà interdite en vertu de la loi indienne.
Les sites contenant de la pédopornographies resteront fermés
“Un nouvel avis sera publié prochainement”, a déclaré le ministre des Technologies et de l’Information Ravi Shankar Prasad à India Today TV. “L’interdiction sera partiellement retirée. Les sites qui ne favorisent pas la pédopornographie verront leur interdiction levée.” Par pédopornographie, il faut comprendre de la pornographie où des enfants sont agressés.
Vendredi 31 juillet, le gouvernement indien avait ordonné la censure de 857 sites par les fournisseurs d’accès pour des raisons de moralité et de décence. La liste des sites pour adultes avait d’abord été proposée par l’avocat Kamlesh Vaswani, qui a demandé à la Cour suprême de les bloquer aux motifs que la pornographie en ligne encourageait la violence contre les femmes et provoquait une nuisance sociale. La Cour suprême avait refusé d’émettre une interdiction, en disant qu’elle violerait les libertés personnelles. Plus tard, un juge a critiqué le gouvernement pour ne pas faire plus de contrôle contre la pédopornographie.
Des sites tels que YouPorn et PornHub et ont été bloqués au cours du weekend dernier, les internautes indiens exprimant depuis leur indignation et accusant le gouvernement de “Talibanisation” des médias sociaux.
And the government takes one more step towards the Talibanization of India… https://t.co/SIHqBo0841
— Milind Deora (@milinddeora) 3 Août 2015
Les FAI inquiets
Le gouvernement a reconnu plus tard que l’interdiction était temporaire et pourrait être facilement contournée avec un réseau privé virtuel (VPN).
La contestation des internautes en Inde semble avoir stimulé le volte-face du gouvernement, bien que les FAI indiens restent préoccupés par l’intervention, soutenant qu’ils ne devraient pas être responsable du contrôle et de la police de la pédopornographie en ligne. “Comment le gouvernement peut-il placer la responsabilité sur nous pour voir si un site web comporte de la pédopornographie ou non ?” se demande Rajesh Chharia, président de l’Association des fournisseurs d’accès Internet de l’Inde, dans les colonnes de The Times of India. “Pourquoi un fournisseur d’accès à Internet devrait-être puni si un site Web publie soudainement de la pédopornographie ?”