Pourquoi vous devez regarder The Knick

La meilleure série du moment ? Un titre bien accrocheur qui devra s’accompagner des promesses requises, cela va sans dire, mais pour ceux qui auraient eu l’audace de regarder la précédente saison, la Première de la série est un événement. Diffusé le 16 octobre dernier, le premier épisode de la seconde saison de The Knick est disponible en France via la plateforme OCS. L’occasion de retrouver ce début de XXème siècle est trop jouissive; nous replonger dans les couloirs de l’hôpital Knickerbocker, d’écouter à nouveau les dysfonctionnements du business de la santé, entrecoupés par le génie et la folie de son plus brillant représentant, le Docteur Thackery (Clive Owen). Le chirurgien, impétueux, expérimente dans son travail comme dans sa vie privée, aux côtés d’un autre brillant médecin, noir, l’un des premiers chirurgiens afro-américains. Ai-je mentionné que le tout était réalisé par Steven Soderbergh (Traffic, trilogie Ocean’s) ?

Soderbergh le magicien du réalisme

Encore une banale série folklorique sur les hôpitaux, me direz-vous. Pas vraiment en fait, The Knick est la meilleure série actuelle car justement elle ne tombe dans aucun cliché ou idées préconçues. Steven Soderbergh vous emmène dans sa version de New York des années 1900, une version pour le moins réaliste, sans effusion insensée de costumes et de discours mielleux, sans ce côté reproduction idéalisée d’une époque. La réalisation parfaite, donne immédiatement l’impression d’un lieu moderne, avec les inconvénients technologiques du moment certes, mais les scènes extérieures ne s’attachent pas forcément à montrer l’immaculé perception du début du XXème siècle, non elles façonnent un monde qui nous ressemble.

Le réalisme de la série est bien évidemment aussi lié à cette immersion au plus près des balbutiements de la médecine moderne. Mieux vaut le dire tout de suite, si vous êtes sujet à une peur de l’hôpital, The Knick ne va certainement pas régler ce soucis: les opérations, toujours avec l’idée d’éviter tout anachronisme, sont d’une véracité sanglante. Chaque entaille, chaque décision prise dans l’urgence amène son flot de globules rouges, et son lot d’infections dégoûtantes qui vous feront regretter le choix du plateau télé.

Personnages et histoires au top

Une autre force de la série est son attachement presque obsessif à chacun des personnages, un harcèlement assumé jusque dans la réalisation elle-même, avec ces focus incessants sur les sentiments et ressentiments de chacun. La nouvelle saison continue, pour notre plus grand bonheur, de décortiquer les personnalités des acteurs du Knickerbocker, nous suivons tous les personnages un à un, avec une facilité appréciable: bon nombre de séries qui souhaitent mêler autant de personnages et d’intrigues à la fois se perdent et enterrent avec elles tout espoir pour les spectateurs d’accrocher. Ici, tout est fluide, nous retrouvons notre douzaine de personnages plus éloignés que jamais les uns des autres, mais le génie du scénario et de la réalisation donne une aisance de compréhension sans pareil. Et surtout il nous permet, à nous spectateurs, de ne jamais nous ennuyer, la multitude des intrigues et leurs enchevêtrements donne autant de raison de s’identifier à un personnage, à son histoire. Quel sera le vôtre ?

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