Le Skreemr, un prototype d’avion supersonique pourrait être cinq fois plus rapide que le Concorde et relier Londres à New York en une demi-heure

À la simple vue de ce nouveau projet de jet, on pense tout de suite à l’avion hypersonique présenté quelques mois plus tôt par Airbus. Sauf que celui-ci fait mieux que prétendre pouvoir relier Paris à New York en 1 heure: il serait capable de traverser l’Atlantique en trente minutes. Un ingénieur canadien a mis au point un nouveau concept d’un avion supersonique à quatre ailes pouvant transporter 75 passagers à une vitesse allant jusqu’à Mach 10, ce qui est 10 fois la vitesse du son et cinq fois plus rapide que l’était le Concorde.

Le jet Skreemr n’est malheureusement qu’un projet purement conceptuel et les concepteurs admettent qu’il est peu probable qu’il soit un jour réalisé, en raison des limites actuelles de la technologie des statoréacteurs à combustion supersonique. Mais il reste encore un aperçu assez cool de ce que pourrait devenir un jour le voyage en avion.

Comme la plupart des amateurs de science le savent, les systèmes de statoréacteurs à combustion supersonique fonctionnent en brûlant du liquide au moyen d’oxygène prélevé dans l’atmosphère passant à travers l’avion. Cela signifie que, contrairement aux systèmes traditionnels à propulsion, l’engin n’a pas besoin de transporter l’oxygène liquide, de sorte qu’il est beaucoup plus léger, et donc plus rapide.

Skreemr, Charles Bombardier, jet

Crédit photo: Charles Bombardier

Mais pour qu’il fonctionne correctement et comprime l’oxygène entrant sans la nécessité d’un compresseur, le « superstrato » (ou scramjet pour supersonic combustion ramjet en anglais) a besoin de voyager plus vite que la vitesse du son, à environ Mach 4 (le Concorde atteignait au maximum Mach 2,04). Et alors que les systèmes de scramjet sont déjà développés et testés dans la technologie des drones, principalement à des fins militaires, la technologie n’est pas envisagée pour le transport de passagers.

Une fusion du statoréacteur et du système à propulsion

Mais ce concept, créé par l’inventeur et ingénieur canadien Charles Bombardier, montre comment vous pouvez fusionner les deux, bien qu’il ne soit pas clair de la façon dont il sera commercialement viable en pratique.

Pourtant, l’idée ne reste pas moins cool. Tout d’abord, pour permettre au Skreemr d’atteindre Mach 4, l’avion est lancé à partir d’un système de lancement de canon à rails électromagnétique. La NASA effectue des tests sur le sujet pour aider au lancement d’engins spatiaux. L’agence a créé et testé un railgun dont le projectile a pu atteindre les 9 000 km/h. Cela fonctionne à peu près de la même façon que les trains à sustentation magnétique au Japon, dont la technologie fait « léviter » les wagons du train pour éviter les frottements.

Skreemr, Charles Bombardier, jet

Crédit photo: Charles Bombardier

« Ce système devra être assez long pour atteindre la vitesse supersonique sans imposer aux passagers trop de g, » écrit Charles Bombardier dans la revue canadienne The Globe and Mail.

Une fois propulsé par le système de lancement, deux fusées s’activeraient, brûlant de l’oxygène liquide et du kérosène pour booster ou maintenir le scramjet à Mach 4, en fonction de l’efficacité du lancement. Cela nécessite de stocker un peu d’oxygène liquide à bord, mais à Mach 4 le moteur du scramjet s’allumerait, et le jet serait alors capable de fonctionner en utilisant seulement l’oxygène à l’extérieur de l’avion pour brûler l’hydrogène.

« Il pourrait être possible de supprimer la partie avec les fusées mais cela dépendrait de deux choses: les matériaux utilisés pour résister à la chaleur et la pression sur l’avion, et l’accélération pouvant être soutenue par les occupants de l’appareil » écrit son concepteur.

Le designer Ray Mattison a pu mettre en image l’imagination de Charles Bombardier, où l’on voit le Skreemr prendre un rail de lancement à sustentation magnétique avant de voler dans les airs.

12.250 km/h

En théorie, le jet pourrait voyager à une vitesse allant jusqu’à 12.250 km/h, et même s’il est peu probable qu’il voit le jour, Charles Bombardier a également pensé aux qualités écologiques du projet: « Le railgun magnétique pourrait utiliser de l’électricité propre pour lancer l’avion, et les fusées et les scramjets pourraient brûler l’hydrogène fabriqué avec l’hydro-électricité ».

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