Les résultats financiers d’Apple sont tombés, ont atteint des records mais mettent en lumière l’essoufflement de certains produits de la marque.
Apple montre des signes de faiblesse depuis plusieurs semaines, et les résultats de son premier exercice pour son année fiscale 2016 sont tombés il y a quelques heures. Et malgré les nouveaux records enregistrés, ils permettent de confirmer le mauvais état de santé de ses branches iPhone, iPad et Mac.
Un chiffre d’affaires de 79 milliards de dollars
Regroupant les derniers mois de 2015 notamment d’octobre à décembre incluant les périodes de fin d’année ainsi que ce mois de janvier, les chiffres permettent d’estimer à 79 milliards de dollars le chiffre d’affaires de la firme. Par rapport à la même période il y a un an, c’est une hausse de 1,8%. Cependant, le bénéfice net s’établit à 18,4 milliards de dollars soit une hausse totale de 2,22%. C’est une très bonne performance qu’a réalisée la Pomme.
Les dessous de table pas très propres
Les chiffres sus-évoqués donnent le tournis et sont très intéressants. Cependant, il est tout aussi intéressant et important pour certains fans inconditionnels, d’entrer en possession des détails.
En effet, pour son quatrième trimestre de l’année 2015 et premier trimestre de l’année 2016, Apple a vendu environ 74,779 millions d’iPhone, tous modèles confondus, c’est une minable hausse de 0,42% par rapport à la même période il y a un an. Dans un contraste plus rouge, les iPad eux ont été écoulés à raison de 16,122 millions d’unités et enregistrent une nouvelle baisse record de -24,73% par rapport à la même période il y a un an. Enfin, les Mac ne s’en sortent pas mieux, puisque, vendus à raison de 5,312 millions d’exemplaires (tous modèles confondus) cette branche est aussi en fort recul de -3,75% par rapport à il y a un an.
Les raisons de l’essoufflement
Alors que les investisseurs et les analystes tablaient sur 75 millions d’iPhone vendus, la firme est certes proche de ce nombre, mais ne l’atteint pas. Cette situation peut être expliquée par la faible pénétration de son dernier modèle, l’iPhone 6S, qui a moins intéressé les utilisateurs que les précédentes versions. Il semblerait que la hausse de prix du smartphone à la Pomme de 50 euros, n’aura pas suffit à faire passer la pilule du 3D Touch et des Live Photos, et ne justifie pas non plus le meilleur capteur photo de 12 millions de pixels.
Concernant les iPad la chute diminue, liée au fait que les tablettes en général, et celles d’Apple en particulier ne disposent pas d’innovations substantielles en mesure de justifier leurs prix de plus en plus onéreux. De plus l’iPad Pro introduit l’an dernier qui a été mal pensé du point de vue logiciel (souvent comparé à un gigantesque iPad sans plus) est considéré comme beaucoup trop cher pour ce qu’il prétend être, et est surtout limité par iOS, destiné avant tout aux appareils mobiles et non professionnels.
Enfin, la branche Mac surprend par ce recul qui est inédit, puisque la filière est en permanente croissance depuis plusieurs années déjà. Par ailleurs, la firme annonce avoir réalisé un bénéfice record supérieur de 43% dans sa section « Autres produits » regroupant Apple TV, Apple Watch, produits Beats, iPod et accessoires, avec 4,4 milliards de dollars générés.
Les marchés porteurs en situation difficile
Trois marchés sont réellement à l’origine de la croissance d’Apple: la Chine, les États-Unis et l’Europe. Si en Europe ses bénéfices restent dans le vert, ce n’est pas le cas pour les deux autres marchés où la firme jouit d’une excellente pénétration.
Luca Maestri, Directeur financier d’Apple, fait remarquer implicitement un environnement économique « très différent » marqué par le ralentissement de l’activité économique de son principal nid à clients, la Chine. En effet, l’Empire du Milieu est devenu depuis deux ans déjà, le principal marché d’Apple, devant les USA. Outre la Chine et les USA, la firme enregistre également un ralentissement de son activité au Brésil et en Russie, ce qui laisse son Directeur Financier perplexe sur les résultats du second trimestre 2016, qui seraient d’après lui en deçà des espérances, avec notamment un chiffre d’affaires situé entre 50 et 53 milliards, soit largement loin des 55 milliards attendus normalement.
Par rapport à il y a un an, ce serait une baisse de -8% et c’est bien la première fois que la marque serait confrontée à pareille chute depuis 2003.
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