Google devient l’entreprise la plus chère au monde, et détrône par la même occasion son compatriote et concurrent, Apple.
L’excellente santé d’Alphabet, la maison mère de Google, se confirme. La firme qui n’a connu depuis sa création en septembre 1998 qu’une croissance sans escale ni essoufflement vient de prendre la place d’Apple, en devenant l’entreprise dont la valeur boursière est la plus élevée au monde. Désormais si vous voulez racheter la firme de Moutain View, il vous faudra un gros, un très gros portefeuille. Explications !
Chacun son tour chez le coiffeur
En 2011, Apple prenait les rênes de la bourse des valeurs technologiques et remplaçait ainsi son rival Microsoft, détenteur à cette époque de résultats catastrophiques notamment marqués par de nombreux trimestres dans le rouge, une croissance au ralenti et un chiffre d’affaires tout aussi stagnant. Si la firme à la Pomme croquée ne se retrouve pas dans le même cas de figure, puisqu’elle a généré une importante marge en 2015, une entreprise à fait mieux qu’elle. Il s’agit d’Alphabet la holding détenant Google et appartenant aux deux cofondateurs du moteur de recherche, Sergeï Brin et Larry Page.
En effet, Alphabet qui vaut désormais 543,2 milliards de dollars, a réussi à générer plus d’engouement chez ses patrons et actionnaires qu’Apple sur la même année 2015, et se voit récompensée par les investisseurs, qui en réitérant leur confiance en leur partenaire, lui donnent par la même occasion une meilleure côte en bourse. Conséquence, le titre Google a progressé depuis la publication de ses résultats financiers, de plus de 3% pour permettre à sa maison mère de valoir plus qu’Apple, qui vaut dorénavant 13,1 milliards de dollars de moins, soit 530,1 milliards de dollars. Il y a un an, Apple valait encore 760 milliards de dollars.
À titre de comparaison, sur une année l’action Google a gagné en bourse un peu plus de 40% contre -15% pour Apple. Ces chiffres mettent assez en lumière le peu de confiance qu’ont les investisseurs quant à l’avenir de la Pomme.
En moins d’une année, Alphabet rafle la mise
Entreprise créée en septembre 2015 pour des soucis de comptabilité (il faut le dire, la trésorerie de Google était un véritable casse tête même pour ses propres financiers), Alphabet aura donc réussi en moins d’une année à détrôner un Roi en place depuis 4 ans déjà. Porté par la publicité sur les appareils mobiles, Google, sa plus grosse filiale désormais, aura généré 21,3 milliards de dollars de chiffre d’affaires, soit un bond de 18% et un bénéfice net qui chatouillait les 5 milliards selon Le Figaro reprenant le New York Times.
La recette du succès
En prenant acte des performances des deux entreprises, un constat est clair. Malgré le fait qu’elles ne proposent pas les mêmes services, l’une innove et génère donc logiquement plus de bénéfices (Google), ce qui plait aux investisseurs qui sont prêts à injecter plus de devises, tandis que la seconde (Apple) stagne et présente le visage d’une entreprise mature n’ayant presque plus de cordes à son arc, innove peu et surfe sur ses marges (40%) pour flatter le portefeuille des investisseurs et la bourse.
Pour rappel, outre ses produits phares, notamment les iPhone, iPad (en toutes les déclinaisons), la gamme des Mac et la nouvelle division des objets connectés et accessoires (Apple Watch, Apple TV…), Apple n’innove que très peu ou quasiment plus depuis deux ans. Sa dernière réelle évolution saluée par la communauté High-tech fut l’iPhone 6, dont le successeur, l’iPhone 6s n’a pas réellement convaincu. Une nouvelle tablette (ratée) « pour professionnels » en l’occurrence l’iPad Pro a été lancée en septembre dernier; il se murmure qu’elle a été écoulée à 3 millions d’exemplaires depuis sa mise sur le marché mais aucun chiffre officiel n’a été dévoilé.
L’on entend des rumeurs quotidiennes sur sa voiture connectée; les ingénieurs quittent la division de ladite voiture Apple en gestation tous les jours. La firme s’essaie de temps à autres à des acquisitions de startups et de technologies sans réel impact sur ses appareils et qu’elle finit par revendre ou fermer. On se souvient d’iAd qui baissait le rideau ce début d’année. Tous ces facteurs contribuent à la stagnation ou la chute de sa croissance. Pour rappel, les ventes d’iPad ont enregistrées une baisse de 25% l’an dernier, du jamais vu.
Dans les laboratoires de Google à Mountain View par contre, l’avenir de l’entreprise est omniprésent, et reflète les évolutions qu’elle souhaite imprimer à l’humanité dans les années à venir. Elle a investi quelques 3,5 milliards de dollars dans les domaines de la recherche médicale, des neurosciences (réseaux à fibre neuronales par exemple) mais surtout ses évolutions dans le domaine de l’internet des objets, notamment son récent projet visant à intégrer dans chaque smartphone dans un futur proche l’arsenal nécessaire pour la reconnaissance d’objets sans besoin aucun de se connecter à Internet.
Cette fougue et ces innovations plaisent aux investisseurs, qui ont une meilleure confiance en l’avenir de la marque, qui se traduit par une meilleure valorisation boursière.
Un succès de courte durée ?
En effet, si la place était laissée à l’euphorie dans les bâtiments de Google, il y avait bien de quoi. Cependant la position de la firme ne serait que d’un court instant selon Reuters, qui souligne le fait qu’Apple génère plus d’argent que Google et que son prochain smartphone, l’iPhone 7, saura ramener la croissance perdue.
À titre de comparaison absolue, au dernier trimestre 2015, Apple a dégagé plus d’argent que Google sur toute son année fiscale. Le journal britannique conclut par ailleurs en affirmant que dans les douze prochains mois, Apple reprendra sa place, avec notamment une capitalisation rehaussée à 748 milliards de dollars contre 628 milliards pour Google.
Crédit photo principale : Flickr – Marcin Wichary
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