Des universitaires américains ont mis au point un prototype de main bionique impressionnant. Cette main serait capable de mouvements très réalistes.
Remarquable avancée dans la robotique, cette main bionique aux mouvements ultras-réalistes imaginée par deux étudiants américains, Zhe Xu et Emanuel Todorov est impressionnante. Réaliser une main bionique est relativement simple. En revanche, en faire un outil utilisable dans la vie de tous les jours est beaucoup plus compliqué. Comme l’explique les deux créateurs, « les plus grandes difficultés dans la conception d’une main bionique résultent de notre compréhension limitée de la main humaine, du point de vue de l’ingénierie, et de notre capacité limitée à reproduire des caractéristiques biomécaniques grâce à un design mécanique traditionnel ».
Une main réalisée à l’aide de la 3D
Alors que cette main bionique bouge de façon ultra réaliste comme une main humaine, elle est en mesure de saisir un téléphone, un tupperware ou une carte de crédit. Pour y parvenir, les chercheurs ont utilisé l’impression 3D pour imprimer les os. Aussi, grâce à un scanner complet de la main, ils sont parvenus à élaborer une structure idéale permettant un maximum de mobilité.
Comme l’explique Zhe Xu, il a fallu prendre en considération les particularités de certaines articulations. « Le mouvement de notre pouce opposable repose par exemple sur la forme compliquée de l’os trapèze situé au niveau de l’articulation carpo-métacarpienne. À cause de la forme irrégulière de l’os trapèze, les emplacements exacts de cette articulation ne sont pas fixes. C’est pour cela qu’aucune main bionique anthropomorphique ne peut reproduire les mouvements naturels du pouce avec des articulations mécaniques traditionnelles, qui reposent sur une rotation fixe », indique-t-il.
Des technologies innovantes
En plus des os, les deux chercheurs ont enrichi le squelette mécanique avec des ligaments et tendons en polyéthylène et placé dix moteurs à la base de la main. Le tout a ensuite été relié par un réseau de câbles imitant le canal carpien.
« Des matériaux compatibles peuvent déjà être imprimés pour former des os, des ligaments artificiels biodégradables ont déjà été utilisés pour remplacer des ligaments croisés antérieurs déchirés, des muscles humains ont été cultivés dans une boîte de Petri, et des nerfs périphériques peuvent être régénérés sous certains conditions », rappelle Zhe Xu.
Les deux chercheurs envisagent donc leur prototype comme une armature servant de base pour améliorer les prothèses déjà existantes. « Toutes ces technologies prometteuses manquent d’une armature convenable pour la croissance de cellules greffées. » conclut Zhe Xu.
Crédit photo principale : Zhe Xu & Emanuel Todorov