Les scientifiques se préparent à une gigantesque tempête solaire qui pourrait coûter 2000 milliards d’euros de dégâts.
Que ferait-on sans le soleil ? Il nous offre de la lumière, de la chaleur, de l’énergie, et sans lui la vie cesserait d’exister. Mais le soleil est aussi extrêmement instable et produit régulièrement de massives bulles de plasma transportant l’équivalent énergétique de millions de bombes nucléaires. Si l’une d’elle frappe la Terre, cela pourrait sérieusement perturber notre vie moderne (et ultra-connectée) en endommageant ou interférant avec nos appareils électroniques, les réseaux d’énergie, et les satellites.
Appelée éjection de masse coronale (en anglais, coronal mass ejection ou CME), ces bulles de plasma sont souvent liées à une éruption solaire, qui peuvent durer de quelques secondes à quelques heures selon l’intensité de l’éruption. Le soleil peut en produire plusieurs fois dans la même journée comme une seule en une semaine.
Les plus grosses CME peuvent représenter l’équivalent en énergie de 20 millions de bombes nucléaires simultanément, et peuvent atteindre la Terre en quelques heures. Les CME sont différentes des éruptions solaires, qui elles peuvent atteindre la Terre en quelques minutes.
Le cas de l’éruption solaire de 1859
En 1859, la Terre a été frappée par une « super » CME couplée à une éruption solaire, toutes les deux notées comme les plus importantes depuis que les scientifiques observaient le soleil. Cet événement a été découvert par l’astronome anglais Richard Carrington, alors en train d’observer le Soleil, qui remarqua un ensemble de taches solaires anormalement grandes. L’éruption solaire de 1859 produit de très nombreuses aurores polaires visibles jusque dans certaines régions tropicales et a fortement perturbé les télécommunications par télégraphe électrique.
De nombreux cas de télégraphistes victimes de violentes décharges électriques furent rapportés, de même que des incendies de station de télégraphie causés par les courants très intenses qui furent induits dans le sol.
Le pire à venir
À l’époque, la tempête solaire a fait beaucoup de dégâts mais la Terre s’en est finalement remise très vite. Pourquoi ? Car seuls les télégraphes étaient vulnérables. Deux siècles plus tard, la radio, le réseau électrique, les ordinateurs, les satellites, les conduites de gaz et de pétrole, les stations spatiales et toutes les technologies reliées de près ou de loin à l’électricité (c’est aussi le cas des voitures construites pour la plupart après 2000) sont vulnérables à une éruption solaire.
Un événement comme l’éruption solaire de 1859 aujourd’hui coûterait 2000 milliards d’euros de dégâts rien que la première année, et cela prendrait pour toute la planète 4 à 10 ans pour s’en remettre. Notre civilisation contemporaine serait renvoyée au XVIIIe siècle.
On l’a échappé belle en 2012. Quel est le risque maintenant ?
En 2012, une tempête solaire hors norme a raté de peu de frapper violemment la Terre. En 2014, la NASA a rapporté qu’il y avait 12% de « chance » qu’une tempête solaire de cette taille frappe la Terre au cours de la prochaine décennie, soit avant 2024.
Le risque qu’un jour, une tempête solaire gigantesque brûle totalement la Terre reste faible, mais il existe, comme l’affirme une étude parue le 24 mars 2016 dans la revue Nature & Communications. On sait que Mars a perdu son atmosphère à cause des vents solaires, mais la planète rouge est plus éloignée du soleil que ne l’est la Terre. Le champ magnétique de la Terre nous protège pour l’instant en agissant comme un bouclier, mais les aurores boréales prouvent qu’il laisse passer quelques éruptions solaires.
Crédit photo principale : Filament solaire géant photographié le 31 août 2012 à 20h36 UTC, éjecté à environ 1500 kilomètres par seconde. Cette partie du filament fait plusieurs centaines de milliers de km de long. (NASA Goddard Space Flight Center / Wikimedia)
Bon… Ma twingo violine 1993 ne risque rien. C’est l’essentiel.