Attention aux mesures des capteurs cardiaques des bracelets FitBit, ils seraient en fait 23 battements par minute moins précis.
Avec le temps ces petits objets alors anodins à une époque envahissent notre quotidien. Utiles selon leurs constructeurs pour améliorer la qualité de notre sommeil, capables désormais de prédire les crises cardiaques et même d’étudier le fonctionnement de votre système circulatoire, de compter vos pas, la distance parcourue durant la journée… bref, la technologie par le biais des bracelets et montres connectées est dorénavant omniprésente.
Cependant, alors que leur importance grandit sans cesse, il semblerait que leur fiabilité soit remise en question, notamment celle des cardiofréquencemètres des bracelets Fitbit.
Une énorme marge d’erreur
Dispositifs médicaux à part entière ou simple gadgets ? La réponse à cette question se veut de plus en plus difficile à émettre, tant les qualités et la précision des outils de mesure des bracelets connectés est adulée par les firmes technologiques et les consommateurs. Alors dans la tourmente et ayant manqué de peu d’être racheté par Microsoft en début d’année, FitBit est sur le point de voir une nouvelle polémique miner ses performances en 2016.
En effet, une étude récente a prouvé que les bracelets FitBit auraient une marge d’erreur de l’ordre de 23 battements par minute comparativement à celle d’un électrocardiogramme, chez votre médecin. Défaut de fabrication ? Très certainement pas… Explications.
Un vaste scandale en approche ?
En janvier dernier, trois plaignants résidant aux Etats-Unis ont déposé une plainte contre FitBit, pour cause de tromperie sur la fiabilité de ses capteurs de rythmes et fréquences cardiaques. Selon les protagonistes, les bracelets FitBit Charge HR et Fitbit Surge truqueraient les mesures des fréquences cardiaques des utilisateurs durant les efforts physiques intenses, ce qui mettrait la santé de ces derniers, mais surtout leurs vies, en danger. La firme électronique est donc poursuivie pour publicité mensongère et mise en danger de la vie d’autrui.
Saisie par les autorités judiciaires en charge du dossier, une équipe de chercheurs de l’Université d’État polytechnique de Californie a réalisé une série de tests sur un échantillon de 43 patients en bonne santé. Les tests consistaient à faire courir 65 minutes durant chaque patient équipé d’un des deux bracelets sus-cités, tous deux équipés de cardiofréquencemètres. Leurs conclusions sont sans appel, et les chercheurs concluent que « la technologie PurePulse intégrée dans les capteurs d’activités Fitbit n’enregistre pas avec précision la fréquence cardiaque, et se révèle très peu fiable ».
Un réel risque pour les consommateurs ?
En effet, la question a le mérite d’être assez intéressante, compte tenu de la proportion de nouveaux patients atteints de maladies cardiovasculaires sans cesse croissante en France. En situation normale, les battements de votre cœur produisent des dilatations et contractions de vos vaisseaux sanguins. C’est ce rythme circadien, qui, compté par unité de temps, représente la fréquence cardiaque.
Pour mesurer cette fréquence cardiaque, les bracelets FitBit disposent de lampes LED miniaturisées qui réfléchissent de la lumière sur votre peau, afin de détecter les variations de volume sanguin. Dans la mesure où comme conclu par les chercheurs californiens les mesures des bracelets seraient erronées, les utilisateurs auraient tendance à mettre leur vie en danger en voulant aller toujours plus haut, alors que la réelle limite a, elle, déjà été dépassée.