En début d’année, à la surprise générale htc leva le voile sur le u ultra, qui s’inscrit dans son désir de couvrir le milieu de gamme en 2017.
HTC est l’un des constructeurs qui ont fait les beaux jours d’Android, le système d’exploitation mobile de Google. Cependant, depuis quelques années, plus précisément depuis 2012, la marque subit de plein fouet la montée en puissance des marques chinoises et indiennes, qui proposent des terminaux battant tous les pronostics et rapports qualité-prix, face à la concurrence huppée. En janvier dernier, la marque de Taïwan a lancé un nouveau terminal milieu de gamme, le U Ultra.
Ayant passé quelques jours avec ce terminal qui sent surtout le manque d’inspiration qu’autre chose, nous vous livrons nos impressions, et surtout répondons à la question cruciale. Vaut-il la peine d’être acheté ?
Htc u ultra, rappel sur les caractéristiques
Tout test commence comme vous le savez par un rappel de l’artillerie proposée par le constructeur dans l’appareil soumis à notre matraquage en laboratoire. Commençons par le design :
En prenant en main le HTC U Ultra, on remarque que de face il est en tous points similaire à tout ce que nous propose la marque depuis le One en 2013. Une façade unibloc ne disposant que de l’écran, des capteurs et de trois boutons, dont deux haptiques et un physique, central, qui entre autres dispose d’un capteur biométrique à reconnaissance d’empreintes digitales. Ce design est du déjà vu, et cette impression est renforcée par la présence des deux larges bandes supérieure et inférieure qui entourent l’écran. C’est pas très joli, mais les fans de la marque semblent aimer, et cette dernière persiste donc à proposer son form-factor.
Une fois passé à l’arrière, outre le logo HTC qui nous rappelle que c’est un smartphone du taïwanais que l’on tient en main, on croirait qu’il s’agit d’un Samsung Galaxy. En effet, la disposition, les courbes et autres accessoires esthétiques du U Ultra font assez penser au Galaxy S6 du coréen. Est-ce un choix ? Seuls les fans sanctionneront une fois de plus l’idée de HTC.
Par ailleurs, le smartphone pèse 170 grammes, pour 7,99 mm d’épaisseur, 79,79 mm de largeur et 162,41 mm de hauteur.
Des composants à jour, mais un ensemble décevant
Sous le capot, les déceptions s’accumulent, en commençant par le processeur peu véloce installé, le Snapdragon 821 lancé par Qualcomm en été dernier. On aurait aimé trouver un 835, mais ce choix peut s’expliquer par le fait que le processeur dernière génération de Qualcomm soit encore aux abonnés absents dans les étales. Pourquoi n’avoir pas choisi un frère de la Chine continentale, plus puissant, notamment MediaTek ? Seul HTC sait d’où ses idées sont tirées.
À ce processeur à quatre cœurs, sont greffés 4 Go de mémoire vive, un GPU Adreno 530 ainsi que 64 Go de mémoire interne de stockage de base, extensibles jusqu’à 256 Go par le biais d’une carte mémoire. Du reste, un écran IPS LCD de 5,7 pouces défini en 2560 x 1440 pixels et assorti de 513 PPP de densité assure l’affichage. Ce dernier est protégé par du verre Gorilla Glass 5, ce qui est cependant un point très positif.
Alimenté par une batterie de 3000 mAh dont l’autonomie estimée est de 26 h par HTC, assure le maintien en veille de ce smartphone tournant sous Android 7.0 N. La recharge du terminal est assurée par le port USB Type-C situé sur la tranche inférieure. Côté photo on a droit à un capteur photo principal de 12 millions de pixels à l’arrière, capable de filmer en 4K. Disposant d’un stabilisateur optique d’images, le capteur est également suppléé par un capteur dual-tone LED. À l’avant 16 millions de pixels servent à la capture des selfies.
Ceci étant dit, place à ce que nous avons aimé ou pas dans ce smartphone très audacieux de HTC.
Un changement de cap qui passe mal, très mal
HTC nous a toujours habitués à des smartphones compacts, et cette année la marque a décidé de passer à autre chose, proposant comme la tendance le veut désormais, un smartphone aux mensurations démesurées. Outre son dos similaire en tous points à ceux des smartphones de Samsung, HTC passe un cap, en introduisant des changements au niveau des matériaux et des finitions, qui ne seront pas du goût de tout le monde.
De prime abord, exit le métal chez HTC, il faudra désormais compter avec du verre. Au dos HTC qualifie la vitre utilisée de « surface cristalline novatrice aux contours élégants ». Arborant des bords incurvés et poli à l’extrême, le dos du smartphone livre des reflets colorés changeants en fonction de l’angle que fait la lumière sur le U Ultra. Si cet effort est louable, il est à noter que toute cette magnificence disparaît après quelques minutes d’utilisation, le smartphone attrapant facilement les empreintes digitales.
Un magnifique écran, mais au contraste faiblard
Autre point fort du HTC Ultra, c’est son écran. En effet, de 5,7 pouces et défini en 2560 x 1440 pixels, la dalle du terminal est l’une des mieux équilibrées du marché en termes de couleur par densité de pixel. images ultra fines et claires, le seul défaut à lui attribuer serait sans doute son contraste faiblard, à 1256:1, juste correct pour du LCD.
Interface visuellement chargée
Si HTC a opté comme toujours pour Android afin d’animer son terminal, le taïwanais a une fois de plus fait appel à sa surcouche logicielle, Sense, pour l’habillage de l’interface de son U Ultra. Certains aimeront, d’autres non, mais en ce qui nous concerne, c’est un désastre, tant le smartphone a une interface visuellement chargée, loin de la pureté visuelle voulue et apportée par Android 7.0 Nougat.
Cependant, on retrouve les classiques, le menu d’applications, le panneau mêlant raccourcis et notifications, ainsi qu’une liste de paramètres, sont de la partie.
La grosse nouveauté apportée cependant par HTC est cet écran supplémentaire, qui donne des airs de LG V10 ou V20 au HTC U Ultra. En effet, au même titre que le second écran des smartphones de LG, celui du terminal taïwanais apporte une nouvelle manière d’interagir avec le smartphone. En effet, l’écran regroupe les raccourcis vers les contacts favoris, de même que certaines applications pré-sélectionnées, de même que les informations météorologiques, ou encore les notifications entrantes. Le seul intérêt que nous ayons trouvé à cette dalle tactile auxiliaire est sans doute le fait qu’il nous exempte de devoir déverrouiller à chaque instant le terminal pour entrer en possession d’informations basiques.
La navigation sur cet écran supplémentaire est simple, il suffit de glisser son doigt dessus pour quitter d’un affichage à l’autre. De plus, comme sur les Galaxy S7 et S7 Edge, le second écran dispose d’une fonctionnalité similaire à AlwaysOn, permettant d’y afficher l’heure en permanence que l’écran principal soit allumé ou non.
Autre point important, le smartphone dispose d’une fluidité à toute épreuve, grâce à ses 4 Go de mémoire vive et son processeur de dernière génération (2016).
Star du multimédia
S’il manque d’inspiration esthétique ou de caractère au niveau de l’interface, le U Ultra est un excellent téléphone pour le multimédia. Ici, l’on ne parle pas de photographie, mais bien sur visionnage de vidéos, écoute de quelques plages musicales ou la navigation Web, le smartphone s’est avéré redoutablement efficace.
Cependant, HTC oblige, un petit bémol vient entacher toutes ces belles notes, puisque le géant de Taïwan a voulu suivre Apple sur son chemin de la suppression des ports. Non seulement le U Ultra ne dispose pas de port Jack 3.5 mm, mais en plus, aucun adaptateur n’est livré pour palier à ce manquement, Apple a trouvé plus fort que lui sur le ring du despotisme.
HTC contraint donc les utilisateurs à user de ses fameux écouteurs U Sound. Nous les avons également testées, et l’impression que nous en avons a partagé le groupe de la Rédaction en deux camps, qui n’ont pas à ce jour réussi à s’accorder sur les performances des écouteurs. Vous vous ferez votre opinion sur la chose, à coup sûr. Toutefois, à noter qu’ils jouissent d’une calibration automatique.
La calibration est une nouvelle technique développée par les fabricants d’accessoires d’écoute musicale, qui envoie un court faisceau de bruit rose dans chacune des oreilles, puis celui-ci est repiqué par un microphone intégré au sein de chaque écouteur. Ce micro qui recapte l’onde sonore réfléchie la redirige vers un processeur dédié qui analyse cette dernière, puis en déduit une courbe d’égalisation « idéale », adaptée à la morphologie auditive de l’utilisateur.
La photo, autre tendon d’Achille
Ici également chacun d’entre vous se fera une idée des performances du HTC U Ultra, puisqu’il s’agit d’un avis et il est donc subjectif. Qu’à cela ne tienne, le smartphone propose de bons clichés, mais loin, loin derrière ce que peut nous livrer un Galaxy A5 2016 de Samsung. N’en parlons donc pas du S7 Edge, sacré dans tous les tests et comparatifs comme étant le meilleur photophone de tous les temps à l’heure actuelle.
Autonomie décevante
Voilà l’ultime tableau noir de ce U Ultra d’HTC. L’autonomie est une catastrophe, et ce n’est pas une surprise au vu des 3000 mAh dont dispose le smartphone. Un écran de 5,7 pouces, un processeur puissant et gourmand, assorti de toute la kyrielle de composants énergivores, le smartphone peine à atteindre 3h de l’après-midi après une bonne nuit de recharge. C’est très décevant.
Htc u ultra, l’acheter ou pas ?
Clairement, nous irons droit au but, le smartphone ne vaut pas du tout la peine d’y investir, surtout compte tenu de ce qu’il propose comme performances générales par rapport à son positionnement tarifaire. Comptez 799 € dans sa version de base. Pour ce prix, vous aurez la possibilité d’acheter un iPhone 7 Plus 128 Go par exemple. Cependant, il saura tout à fait plaire aux fans inconditionnels de la marque.
Les points forts
– Processeur puissant
– Smartphone réactif, fluide et agréable à utiliser
– Écran fidèle et bien défini
– Second écran très utile pour les professionnels
Les points faibles
– Interface très chargée
– Performances photo
– Performances audio
– Absence de prise Jack 3.5 mm
– Dalle tactile manquant de contraste
– Tendance à la chauffe très élevée
– Conserve les traces de doigts
– Faible autonomie