L’an dernier, Microsoft a amorcé la prochaine étape de sa nouvelle incursion dans l’arène du mobile. La firme américaine qui a délaissé le champ de bataille des smartphones entend se muer en plateforme universelle permettant à des fondeurs de processeurs pour smartphones tels que Qualcomm de proposer en collaboration avec des fabricants d’ordinateurs tels qu’Asus ou Acer des ordinateurs sous Windows 10 ARM, beaucoup plus abordables, dotés d’une meilleure autonomie mais, surtout, moins gourmands en ressources.
Il semblerait que le rêve vendu par Microsoft soit en fait parsemé de paroles mielleuses, puisque dans la réalité il sera difficile d’utiliser les machines sous Windows 10 ARM pour autre chose que du surf en ligne, de l’écoute musicale et du traitement de texte.
Trop, beaucoup trop de limitations
Microsoft a publié puis supprimé dans la foulée, un mémo dans lequel il spécifie les limitations inhérentes à son OS Windows 10 ARM. Dans les faits, l’OS est d’ores et déjà utilisé sur un nombre assez restreint d’appareils, développés justement par Acer et Asus, entre autres.
Seulement, alors que de nouveaux acteurs se préparent à investir ce marché, l’éditeur logiciel américain nous dévoilé quelques spécifications de son OS, qui en rebuteraient plus d’un à l’utiliser au quotidien.
En effet, si vous vous servez de votre pour faire du traitement graphique, jouer à des jeux en 3D, faire de la MAO (Musique Assistée par Ordinateur) ou autre tâche lourde demandant des ressources assez importantes à un PC, il faudra éviter d’acquérir une machine sous Windows 10 ARM.
Pour cause, l’OS serait dépourvu OpenGL, la principale librairie utilisée par les jeux vidéo. Entre autres, l’OS ne serait pas pensé pour un usage applicatif en 64 bits, ni même en 32 bits. Il émulerait cependant après quelques manipulations les applications 32 bits.
Les mauvaises nouvelles se poursuivent, puisque Windows 10 ARM n’accepterait que des pilotes ARM64. Ce qui dans les faits, signifie qu’aucun clavier, souris, imprimante, routeur ou autre périphérique fonctionnant jadis sur un ordinateur normal, ne sera pris en charge par l’OS. Les éditeurs devront du coup rééditer leurs pilotes et applications afin qu’ils puissent être utilisables sur Windows 10 ARM.
Vers un nouvel échec ?
Pourquoi diable Microsoft s’acharne-t-il à proposer des systèmes d’exploitation bourrés de limitations ? On se souvient du vaillant soldat Windows Phone OS, qui a été coulé par son store d’applications, quasiment vide, même quelques années après son lancement.
Ou encore du soldat Windows 10S, l’OS faisant fonctionner la boutique Surface Laptop. Ce dernier a été abandonné récemment par Microsoft.
Sans raison aucune, la firme de Redmond s’obstine donc à installer mille et une barrières dans les déclinaisons de son système d’exploitation universel.