La Grèce vient de lancer un nouveau programme. Il s’appuie sur la technologie des drones et vise à réduire la fraude fiscale. Pour l’heure, l’expérience est menée sur un petit territoire, mais son application pourrait passer à l’échelle nationale rapidement.
Les drones surveillent les croisières
Depuis l’année 2010, la Grèce surveille les propriétaires frauduleux à l’aide de Google Maps. Le pays, qui peine à se remettre d’une crise financière historique, souhaite imiter l’Espagne et l’Argentine en mettant en place un programme de surveillance par drones. Pour l’heure, le procédé est testé sur l’île de Santorin, où le tourisme génère d’importants revenus.
L’objectif est d’utiliser des drones pour traquer les professionnels qui fraudent. Pour cela, les appareils sont équipés de caméras et ils opèrent avec les inspecteurs du fisc et les garde-côtes. En règle générale, ce sont les opérateurs de croisière de courte durée qui font l’objet d’une surveillance. Les drones comptabilisent le nombre de passagers à bord et permettent aux autorités de contrôler les déclarations fiscales des professionnels.
Des résultats concluants ?
Selon les autorités, les premiers résultats du test seraient concluants. Sur les neuf navires contrôlés, plusieurs présentaient des irrégularités, ce qui représentait une fraude de 25 000 euros. Les opérateurs frauduleux ont dû s’acquitter d’amendes. Si l’expérimentation est un succès, c’est toute la Grèce qui pourrait déployer des drones dans les années à venir. Le tourisme génère une part importante du PIB du pays, et ce dernier doit encore se remettre de la crise financière. Chaque année, la fraude fiscale génère entre 11 et 16 milliards d’euros de manque à gagner (pour l’État bien sûr).
La législation de l’État grec va prochainement intégrer les drones dans ses textes. Il reste aujourd’hui à savoir si ces opérations de surveillances seront rentables (pour l’État ici encore). Mais cette pratique soulève aussi quelques questions au sujet du respect de la vie privée, notamment si les appareils survolent des propriétés privées.