« Ils construisent plus vite que nous » : le chef de la marine américaine sonne l’alarme face à la domination navale croissante de la Chine

Lors de sa visite diplomatique au Japon, le secrétaire à la Marine des États-Unis, John Phelan, a exprimé ses préoccupations concernant l’essor rapide de la Chine dans le domaine de la construction navale. Selon lui, la Chine avance à un rythme qui pourrait bouleverser l’équilibre maritime mondial de manière irréversible. Phelan a souligné l’urgence d’une action décisive pour combler cet écart, avertissant que les États-Unis et leurs partenaires pourraient bientôt perdre leur parité stratégique. Les implications de cette dynamique sont profondes, et les efforts pour inverser la tendance nécessitent une coopération internationale renforcée.

Partenariats stratégiques dans la construction navale

Face à l’avance chinoise, John Phelan propose une nouvelle approche axée sur la collaboration bilatérale avec le Japon, mettant l’accent sur la construction navale à usage double. Cette initiative vise à concevoir des navires commerciaux capables d’une conversion rapide à des fins militaires, répliquant la stratégie chinoise de fusion militaire-civile. Phelan a souligné l’importance de ces efforts conjoints avec des alliés de confiance, déclarant qu’ils ne sont plus facultatifs mais impératifs.

L’intégration de normes militaires dans la conception des navires commerciaux pourrait renforcer considérablement les capacités de dissuasion des États-Unis et de leurs partenaires dans la région indo-pacifique. Historiquement, les navires commerciaux ont joué un rôle crucial lors des deux guerres mondiales, et Phelan estime que la situation actuelle nécessite des préparations similaires. Sa vision inclut des collaborations étroites avec le Japon et la Corée du Sud, deux leaders mondiaux de la construction navale, pour surmonter les lacunes actuelles.

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La puissance industrielle de la Chine

La domination de la Chine dans la construction navale est bien documentée. Selon le rapport de 2024 du Pentagone sur la puissance militaire chinoise, la marine de l’Armée populaire de libération (PLAN) dispose d’une flotte de plus de 370 navires et sous-marins, contre environ 295 pour l’US Navy. Les projections indiquent que la flotte chinoise pourrait dépasser les 425 unités d’ici 2030, grâce à une base industrielle massive offrant une rapidité inégalée dans la construction, la réparation et le remplacement de navires.

En parallèle, la Chine a également renforcé sa position dans le secteur commercial, sa part de marché étant passée de 5 % en 2000 à plus de 53 % en 2024. Cette évolution industrielle a déclenché des signaux d’alarme stratégiques à Washington. Les analystes notent que de nombreux chantiers navals chinois produisent simultanément des navires de guerre, tirant parti des économies d’échelle et des infrastructures flexibles.

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L’urgence d’une revitalisation industrielle

Face à cette situation, des voix influentes, dont l’ancien président Donald Trump, appellent à une revitalisation urgente de l’industrie navale américaine. Pour garantir la sécurité nationale, il est vital de maintenir une industrie de construction navale domestique viable, surtout pour assurer une capacité de transport suffisante en période de conflit.

Les efforts de Phelan pour établir de nouveaux partenariats sont des étapes préliminaires mais nécessaires pour reconstruire une base industrielle maritime capable de répondre aux exigences de la compétition entre grandes puissances du XXIe siècle. La fusion militaire-civile de la Chine, visant à éliminer les barrières entre les secteurs civil et militaire, renforce sa puissance nationale, tandis que les États-Unis peinent à suivre le rythme.

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Les défis à venir

Pour surmonter ces défis, l’approche proactive de Phelan, cherchant à établir des alliances solides pour une construction navale conjointe, est cruciale. En intégrant des normes militaires dans les conceptions commerciales, les États-Unis et leurs alliés peuvent accroître leur résilience face aux menaces émergentes. La coopération avec des pays comme le Japon et la Corée du Sud, qui possèdent des capacités avancées dans la construction navale, pourrait être un tournant décisif dans cet effort de rééquilibrage stratégique.

À long terme, la capacité des États-Unis à naviguer dans cet environnement compétitif dépendra de leur aptitude à innover et à s’adapter aux réalités changeantes du pouvoir maritime mondial. La question demeure : comment les États-Unis et leurs alliés parviendront-ils à rétablir un équilibre durable face à l’ascension continue de la Chine dans le domaine maritime ?

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