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Le MiG-35, autrefois considéré comme un avion sans avenir, semble connaître un renouveau inattendu. Cet aéronef, dérivé du MiG-29, était perçu comme une plateforme d’armement sans public. Malgré les doutes sur sa viabilité, sa production à grande échelle est prévue pour 2025. Cette décision est en grande partie motivée par le besoin urgent de la Russie de moderniser sa flotte aérienne en réponse au conflit en Ukraine. Mais cette renaissance soulève de nombreuses questions, notamment sur la capacité de production et l’attrait international de cet avion de chasse.
Le MiG-35 en opération : capacités et défis
Le MiG-35, dans sa dernière version, diffère considérablement des précédents modèles. Équipé d’une avionique moderne, il se distingue par un moteur de nouvelle génération modulaire. Cependant, l’absence du radar Phazotron Zhuk-A AESA, pour des raisons de coût, limite ses performances comparativement à d’autres modèles de chasseurs russes.
Malgré ces limitations, le MiG-35 présente des avantages opérationnels prouvés lors du conflit en Ukraine. Il offre des coûts d’entretien et d’exploitation inférieurs à ceux des Sukhois plus lourds. De plus, il peut opérer à partir de pistes plus courtes et de surfaces non préparées, grâce à une conception améliorée de sa section centrale d’aile et à l’ajout de réservoirs de carburant supplémentaires. Ces caractéristiques permettent au MiG-35 de réaliser des missions avec une plus grande autonomie, jusqu’à 2 012 kilomètres sans réservoirs externes.
En optimisant l’interopérabilité entre différents modèles de chasseurs, le MiG-35 pourrait transformer la stratégie aérienne russe. Cette capacité d’échanger des données de ciblage et de partager des fonctions comme le brouillage d’escorte entre différents types d’appareils est inédite. Ainsi, le MiG-35 pourrait jouer un rôle crucial dans l’arsenal aérien russe.
Les défis de la production
Malgré l’importance stratégique du MiG-35, la montée en puissance de sa production pose des défis considérables. Les usines russes n’ont pas produit de MiG en grande quantité depuis des décennies. La rareté de main-d’œuvre qualifiée et des chaînes d’approvisionnement viables complique cette entreprise. Le déménagement de la production à l’usine de Lukhovitsiy, bien que nécessaire, n’est pas suffisant pour répondre à une demande de production élevée.
Les moteurs RD-33MK, bien que toujours en production, ne représentent pas le principal obstacle. Le véritable défi réside dans la fabrication des systèmes électroniques avancés, notamment le radar Phazotron Zhuk-MA AESA, dont la production reste incertaine. Cet obstacle pourrait compromettre la capacité de la Russie à équiper ses MiG-35 de la technologie nécessaire pour concurrencer efficacement d’autres modèles de chasseurs.
Le MiG-35 face à la concurrence internationale
Sur le plan international, le MiG-35 peine à séduire des clients étrangers. Les difficultés historiques de Mikoyan à exporter ce modèle persistent, malgré des améliorations notables. La concurrence avec des chasseurs plus établis et la perception de l’inefficacité de la production russe freinent son adoption sur le marché mondial.
Pourtant, la modernisation de ses systèmes embarqués pourrait changer la donne. En étant « unifié avec les systèmes installés » sur d’autres chasseurs russes comme le Su-30SM2 et le Su-35S, le MiG-35 pourrait offrir une compatibilité et une adaptabilité précieuses pour des missions variées. Cette synergie pourrait séduire des pays cherchant à diversifier leurs équipements tout en maintenant une interopérabilité efficace.
Le défi pour la Russie est de démontrer que ses capacités de production peuvent répondre aux normes internationales, à la fois en termes de qualité et de volume. La réputation du MiG-35 sur le marché mondial dépendra de la capacité à surmonter ces obstacles et à prouver sa valeur opérationnelle.
Futur du MiG-35 : perspectives et incertitudes
Le MiG-35 est à un tournant critique de son histoire. Alors que la Russie cherche à revitaliser sa production, la question de la durabilité de ce programme se pose. La récente démission de Yuri Slyusar, ancien PDG de l’United Aircraft Corporation, souligne les défis internes auxquels le programme est confronté. Le succès du MiG-35 dépendra de la capacité à lever les obstacles de production et à convaincre des partenaires internationaux de son potentiel.
En fin de compte, l’avenir du MiG-35 repose sur sa capacité à s’intégrer efficacement dans la flotte aérienne russe et à séduire de nouveaux marchés. Mais face à des défis de production persistants et à une concurrence internationale féroce, le MiG-35 peut-il vraiment transformer l’arsenal aérien russe ?
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Waw, un vieux MiG qui revient à la vie ! C’est comme un phénix russe. 🦅