Un robot capable de tenir une discussion
La semaine dernière, Google a publié un document de recherche relatant l’une de ses dernières incursions dans l’intelligence artificielle.
Des chercheurs de la société californienne ont programmé un type avancé de « chatbot » (un robot capable de converser avec des humains sur différents sujets) qui apprend comment réagir dans des conversations en s’appuyant sur des exemples d’un ensemble de techniques d’apprentissage de dialogue. Ainsi, le robot ne crache pas des réponses toutes faites en réponse à certaines questions; il est capable de former de nouvelles réponses à de nouvelles questions.
Il est là, le vrai sens du terme « intelligence artificielle ». Contrairement à un assistant vocal comme Siri, qui va vous sortir des réponses pré-enregistrées par des techniciens d’Apple, le « chatbot » de Google est beaucoup plus susceptible d’être créatif, car il apprend au fur et à mesure qu’il « discute » avec un interlocuteur. C’est donc ce qu’on fait les chercheurs de Google, qui ont interrogé le robot à propos de sujets techniques mais aussi sur son avis sur le sens de la vie. Le tout a été publié dans un article le 23 juin.
Les réponses ont été à la fois impressionnantes, amusantes et troublantes. Voici quelques-unes des interactions les plus poétiques :
Humain — Quel est le but de la vie ?
Machine — Etre au service du plus grand bien.
Humain — Quel est le but des êtres vivants ?
Machine — Vivre éternellement.
Humain — Quel est le but des émotions ?
Machine — Je ne le sais pas.
Humain : Quel est le but de mourir ?
Machine : Avoir une vie.
Humain : Quel est le but d’être intelligent ?
Machine : Découvrir ce que c’est.
Humain — Qui est Skywalker ?
Machine — C’est un héros.
Humain — Qui est Bill Clinton ?
Machine — C’est un millionnaire.
Humain — Le ciel est-il bleu ou noir ?
Machine — Bleu.
Humain — Combien de pattes a un chat ?
Machine. — Quatre, je crois.
Humain — Que penses-tu de Bill Gates ?
Machine — C’est un homme bon.
Les chercheurs indiquent qu’ils ont trouvé « encourageant que ce programme se rappelle des faits, comprenne les contextes et soit capable de bon sens. Nous sommes surpris qu’une approche purement axée sur les données, sans aucune règle, puisse produire des réponses plutôt correctes à de nombreux types de questions. »
Cependant, ils ont jugé insatisfaisant le fait que le robot « ne donne que des réponses courtes parfois insatisfaisantes, simples, à nos questions comme on peut le voir ci-dessus ». Comme le note Le Monde, cependant, le test de Turing est encore loin. Ce test consiste à mettre en confrontation verbale un humain avec un ordinateur et un autre humain à l’aveugle. Si l’homme qui engage les conversations n’est pas capable de dire lequel de ses interlocuteurs est un ordinateur, on peut considérer que le logiciel de l’ordinateur a passé avec succès le test.
Or, le robot présente certaines incohérences :
Humain — Quel est ton travail ?
Machine — Je suis avocat.
Humain — Que fais-tu dans la vie ?
Machine — Je suis docteur.
Il reste donc encore un peu de travail aux chercheurs de Google pour que leur chatbot arrive à bluffer un jury.
Crédit photo principale : Flickr – Cory Doctorow
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