La Chine envisage de construire le plus grand collisionneur de particules, prévu de faire deux fois la taille du LHC, en Suisse

La Chine a annoncé qu’elle allait commencer la construction du plus grand collisionneur de particules au monde en 2020. Selon les responsables, l’installation souterraine sera au moins de deux fois la taille du Large Hadron Collider (LHC) en Suisse, et cherchera à en savoir plus sur le mystérieux boson de Higgs.

La conception du design final ne sera pas achevée avant la fin de l’année prochaine, donc nous ne disposons pas de détails pour développer, mais le collisionneur devrait faire entrer en collision les paquets de positrons et d’électrons pour libérer une énergie 7 fois supérieure à celle du LHC, générant ainsi des millions de bosons de Higgs. Et le meilleur dans tout cela, l’installation devrait être à la disposition de l’ensemble de la communauté scientifique mondiale.

« Ceci est une machine pour le monde et faite par le monde: ce n’est pas une [machine] chinoise, » a indiqué Yifang Wang, le directeur de l’Institut de physique des hautes énergies à l’Académie des Sciences de Chine, à China Daily, cette semaine.

La Chine veut avoir son rôle à jouer dans la science

Au cours des dernières années, la Chine a déployé des efforts concertés pour réorganiser sa réputation douteuse pour la science. En plus d’essayer d’encourager ses chercheurs à produire des articles de revue de meilleure qualité et en libre accès, le gouvernement a également commencé à financer la recherche sur la science théorique, en plus de se concentrer uniquement sur des projets concrets.

C’est ici que le boson de Higgs entre en jeu. Le boson de Higgs serait la particule qui donne sa masse à toutes les autres particules élémentaires, et en tant que tel, est un élément fondamental de l’Univers. Mais il reste encore beaucoup à savoir sur comment il fonctionne et ce qu’il fait, et la Chine espère que le nouveau collisionneur de particules aidera à répondre à certaines de ces questions.

Les accélérateurs de particules tels que le LHC fonctionnent en accélérant des électrons ou des protons proches de la vitesse de la lumière dans des directions opposées à travers un tunnel incroyablement froid, jusqu’à ce qu’ils finissent par se fracasser les uns contre les autres. Cette collision détruit les particules d’origine et crée d’étranges et rares nouveaux types de rayonnement et de particules qui peuvent aider les physiciens à comprendre comment fonctionne l’Univers.

Le CERN riposte et annonce des améliorations

Avec ses 27 km de long, le LHC du CERN a été capable de produire environ 1,2 million de bosons de Higgs par an, assez pour permettre à leurs scientifiques de découvrir la particule en 2012, mais pas suffisant pour l’étudier en détail. Mais grâce à plusieurs améliorations prévues avant 2025, les responsables du CERN affirment qu’il pourrait générer jusqu’à 15 millions de bosons de Higgs par an.

Pourtant, la Chine pense qu’elle peut surpasser cela avec leur propre accélérateur de particules. Avec une circonférence comprise entre 50 et 100 km, ce futur accélérateur serait plus puissant que celui du LHC. Yifang Wang n’hésite pas à dire que « le LHC a atteint ses limites en termes d’énergie ». Selon lui, « il ne semble pas possible d’intensifier l’énergie de façon spectaculaire sur l’installation existante. »

Même si aucun lieu ou date d’achèvement est prévue pour le projet, Yifang a suggéré Qinhuangdao, une ville portuaire du nord qui est le point de départ de la Grande Muraille de Chine, comme lieu d’accueil potentiel.

Crédit photo principale : Flickr – Antti Virolainen

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