Décrocher la Lune ! C’est le pari que s’est lancé l’agence spatiale française, CNES, qui s’allie à son homologue chinoise pour une mission inédite avec l’instrument DORN. La face cachée de la Lune n’a qu’à bien se tenir, la technologie française arrive.
Zoom sur l’instrument DORN
L’instrument DORN est une petite merveille de la technologie française. Pesant seulement 4,5 kilos, il aura pour mission de mesurer le dégazage de radon, un gaz généré par la face cachée de la Lune. Le but ? Comprendre le mécanisme générant l’exosphère lunaire, une mince atmosphère qui entoure notre satellite naturel. Cette opération qui va se passer en deux phases sera initiée quelques heures avant l’atterrissage de Chang’e 6, le véhicule spatial chinois.
L’incroyable mission Chang’e 6
La mission Chang’e 6 est l’une des plus ambitieuses de la Chine, pays dans lequel cette technologie sera lancée depuis le site spatial de Wenchang. Cette véritable odyssée spatiale marque le grand retour de la Chine sur la Lune après une absence de 3 ans et demi. Une fois en orbite lunaire, Chang’e 6 se scindera en deux. La première partie tentera de se poser sur la face cachée de la Lune pour prélever des échantillons.
Le défi de DORN : comprendre l’exosphère lunaire
La mission de DORN ne s’arrête pas à la mesure du dégazage de radon. En effet, cet instrument servira aussi à mieux comprendre comment des molécules d’eau ont pu se déplacer et se déposer sur la Lune au fil du temps. Les chercheurs et ingénieurs de l’IRAP (Institut de rechercher en astrophysique et planétologie) ont tout spécialement conçu DORN pour détecter les particules alpha produites par le radon et le polonium.
Une coopération internationale inédite
Grâce à cette mission, la France et la Chine unissent leurs forces et leurs connaissances. Cette coopération, initiée en 2019, met en avant l’excellence des laboratoires français et permet à notre pays de participer à des projets d’envergure internationale. Le CNES a notamment contribué à des missions d’observation des vagues en haute mer (CFOSAT) ou d’observation de sursauts gamma (SVOM).
Et l’avenir dans tout ça ?
Cette coopération franco-chinoise dans le domaine spatial ouvre de nombreuses perspectives. Même si uniquement deux kilogrammes d’échantillons devraient être ramenés par la mission Chang’e 6, ces derniers représenteront les tout premiers de la face cachée et du bassin Pôle Sud-Aitken. Ils seront donc d’une valeur inestimable pour nos laboratoires et permettront d’améliorer nos connaissances sur la Lune. Cette collaboration pourrait également ouvrir la porte à de futures missions. Alors, prêts pour Chang’e 7 et 8 ?
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